Fidèle à ses convictions originelles, le PT refusera de prendre part à un gouvernement de coalition, et encore moins de transition. Même si la question politique ne s'est pas taillé la part du lion du débat qui a eu lieu hier à bâtons rompus entre le porte-parole du PT et les membres de la rédaction du journal L'Expression, le sujet n'en a pas moins accaparé l'attention de la plupart des participants à la très conviviale rencontre qui a eu lieu hier au siège du journal. Pour le PT, tant qu'il sera minoritaire au Parlement et dans sa représentativité via les urnes, et ce, quelle que soit la forme de fraude qui serait exercée, il ne sera pas question pour lui de prendre part à un quelconque gouvernement de coalition nationale, et encore moins de transition. Le PT, qui dit croire très fort aux vertus de la démocratie, et quelle que soit la manière dont a été élu le Président, dira être «farouchement contre un putsch, d'où qu'il vienne, et quel qu'il soit, y compris médiatique». Et de rappeler que c'est du temps de Sid-Ahmed Ghozali, à la tête d'un gouvernement de transition, que les décisions les plus dangereuses pour l'intégrité territoriale et citoyenne avaient été prises. Et de conclure que le partage du pouvoir est une pratique antidémocratique qui n'honore guère ceux qui y recourent et qui la souhaitent. En revanche, le PT assumerait pleinement ses responsabilités s'il devait avoir un jour avoir la majorité. Même si le PT considère que pas mal de décisions positives et courageuses ont été prises par le Président Bouteflika, il n'en reste pas moins que d'autres projets menacent tout simplement le devenir de la nation algérienne. Le PT, qui refuse de cautionner des actes qu'il aura à regretter plus tard, en veut pour exemple la catastrophe actuelle de la gauche plurielle en France. A ce sujet, Louisa Hanoune aura un très bon mot en claironnant, mi-figue mi-raisin, que «la France s'algérianise. Mais tout cela n'a jamais empêché le PT d'applaudir de bon coeur à toutes les mesures d'apaisement déjà prises par le Président, même pour celles intervenues un peu tard et dédaignées par ceux-là mêmes qui les appelaient de tous leurs voeux.» Au plan politique, toujours, le PT ajoute qu'il n'est pas du tout normal que des ministres soient nommés sans passer par la voie des urnes, a fortiori qu'ils occupent des postes de consultants auprès de la Banque mondiale. Cela n'a rien de démocratique, de même qu'il est simplement ridicule que des ministres et des partis présents au gouvernement prétendent faire de l'opposition alors que le sempiternel principe de solidarité gouvernemental existe en Algérie comme partout ailleurs dans le monde. Poussant le raisonnement plus loin, le PT ajoute: «Très peu de députés ont effectué une législature acceptable et ont respecté le mandat dont ils avaient été investis. La logique, pourtant, aurait voulu qu'ils rendissent leur mandat et qu'ils cessent de percevoir leur salaire afin de rester fidèles aux principes démocratiques les plus usités. Tout comme le PT a ouvert un débat sans tabou autour du bilan de ses députés, il encourage vivement les populations de l'Algérie entière à en faire autant avec le restant des partis politiques. Cela permettra au peuple de voter lucidement même si nous ne sommes pas encore à l'abri d'une fraude massive.»