Amine Zaoui a affirmé qu' «il soutient l'écriture qui casse les tabous et qui est étudiée adossée à une culture et non émanant du vide». L'initiative était louable et d'une extrême richesse, l'envie d'être ensemble était palpable. L'accueil des étudiants, hommes de lettres, les lecteurs et les amateurs dans l'écriture à la Maison de la culture Houari-Boumediene a fortement contribué à cette convivialité durant la rencontre intitulée «L'art du roman et les écritures modernes», organisée par l'association Fadha'at (Espaces), ont notamment participé des hommes de culture de renommée à l'instar de Amine Zaoui, Lahlou Azradj, Djamel Moaâti et Omar Mokhtar Chaâlal, ainsi que le recteur de l'université Ferhat- Abbas, M.Chakib Arslane Baki et des universitaires. Le travail de préparation effectué, a aussi aidé, tout comme la volonté de progresser collectivement dans les débats de cette rencontre, en renouant avec l'esprit d'éducation populaire, ce caractère qui a permis d'aborder des questions de fond en toute liberté, «sans cataloguer a priori» les points de vue des uns et des autres. Cela a constitué une bouffée d'oxygène pour les participants. Beaucoup ont dit d'ailleurs leur espoir que la volonté se prépare dans le même état d'esprit et leur crainte qu'on n'y parvienne pas. Dans une communication intitulée «L'écriture romanesque entre hier et aujourd'hui», l'homme de lettres, Lahlou Azradj, a souligné que les nouveaux écrits ont «essayé de dépasser les techniques et les esthétiques traditionnelles du roman», indiquant que les romanciers d'aujourd'hui «essaient d'inventer de nouvelles règles esthétiques». Le romancier Amine Zaoui a, pour sa part, abordé la problématique de la langue dans l'écriture romanesque et fait part de son utilisation des langues arabe et française. L'écriture dans les deux langues constitue pour cet écrivain un «équilibre culturel et le choix de la langue d'écriture demeure pour lui un état psychique». Amine Zaoui se considère comme un «casseur de tabous». Cela est illustré dans son roman Le Hennissement du corps puis dans La rue de Satan, qui entrent dans le chapitre de «la transgression de l'interdit». Amine Zaoui a affirmé, dans ce contexte, qu'il soutient l'écriture qui casse les tabous et qui est étudiée adossée à une culture et non émanant du vide. Le romancier a affirmé que ses écrits «ont trouvé des échos favorables au sein de la société algérienne surtout ceux écrits en langue française». A partir de ce genre d'initiatives, où l'intellectuel joue son rôle dans les proximités, elle constituera une sorte «de tradition» dans notre société. Celle qui permettra de réouvrir la discussion sur les transformations de notre société et son avenir en le traitant avec un autre regard. Cela placera la classe intellectuelle face à ses responsabilités de manière renouvelée et éminemment. Et selon André Laurendeau, «le domaine propre de l'intellectuel, c'est l'idée, une idée qu'il a tirée du réel, qu'il en a abstrait. Il peut donc avoir avec les choses un contact aussi vrai que l'homme d'action, le technicien ou l'artiste, mais selon un autre mode qui permet de voir plus loin et plus clair et où les risques d'erreur sont d'autant plus grands que la vérification est plus aléatoire».