Certains observateurs considèrent que ce match sera l'occasion pour se réconcilier. Alors que la plaie du 18 novembre dernier ne s'est pas encore refermée, le match de demain va ressusciter l'animosité entre l'Algérie et l'Egypte. Alger et Le Caire s'affrontent à nouveau sur un rectangle vert sans que la diplomatie ne soit jamais loin. La demi-finale de la CAN, prévue demain soir entre les équipes des deux pays met en état d'alerte les politiques. Les enjeux de ce match s'annoncent, d'ores et déjà importants avec le risque d'envenimer davantage leurs relations au moment où la douleur suite au match du 18 novembre dernier demeure vive. L'Algérie avait éliminé au Soudan l'Egypte dans sa course au Mondial de 2010 en Afrique du Sud. Les mémoires gardent encore les souvenirs des péripéties vécues par l'Equipe nationale au Caire lors du match retour précédé par un caillassage du bus transportant les joueurs. La demi-finale risque de provoquer une nouvelle crise. Les observateurs politiques craignent sérieusement une dégradation des relations diplomatiques. Une thèse soutenue même par des spécialistes étrangers qui pensent que ce match ne sera pas sans incident. Les rapports de force entre les deux pays passent par le football. Le rendez-vous de demain va permettre aux deux pays de solder leurs comptes. Nul n'ignore que les événements provoqués par rencontre du 18 novembre dernier qui s'est soldée par la qualification des Verts en Coupe du monde, ont ébranlé les rapports algéro-égyptiens. Ayant du mal à admettre leur défaite, les Pharaons ont mené une campagne médiatique féroce contre les Algériens. Invectives et agressions s'ensuivirent. Les Pharaons ont utilisé toutes sortes de provocations. Ils ont traité les Algériens de tous les noms. Motivés par le régime, les Egyptiens sont allés très loin dans leur agression en portant atteinte aux symboles de l'Algérie et à ses martyrs. Le pire est de constater que les deux fils du président égyptien Hosni Moubarak étaient impliqués dans cette cabale. Alger a refusé de se livrer au jeu des Pharaons. Le comportement de l'Egypte a vivement irrité le gouvernement algérien, mais ce dernier a préféré garder le silence. Malgré le siège de l'ambassade d'Algérie en Egypte et l'agression de nos ressortissants, le gouvernement n'a pas rappelé son ambassadeur comme l'avait fait Le Caire. L'ambassadeur d'Algérie au Caire, Abdelkader Hadjar, a regagné son poste récemment après un séjour à Alger qui a duré plus d'un mois. Cependant, le gouvernement Moubarak, qui a rappelé en urgence son représentant diplomatique à Alger, refuse de lui ordonner de rejoindre son poste. «L'ambassadeur est toujours en Egypte depuis le mois de novembre dernier», confirme une source diplomatique. Cela fait plus de deux mois qu'il a quitté Alger. «Les discussions sont toujours en cours» pour soin éventuel retour, a affirmé notre source en espérant que cela se produira dans les prochains jours. Cela prouve que Le Caire n'arrive pas à se débarrasser de sa rancune. Le maintien de son ambassadeur peut être également un alibi pour apaiser la tension au sein de la société égyptienne qui est au bord de l'explosion. Le régime de Moubarak prépare sa succession. Il veut sauver sa peau en canalisant la colère de la rue et en faisant du football un exutoire. Les résultats du match de la demi-finale sont perçus comme une menace sur l'ordre en Egypte. Cela risque d'être le «catalyseur» d'une colère sociale. Les Pharaons vont se donner à fond demain pour se venger de leur adversaire qui les a éliminés du Mondial. D'autres observateurs en revanche considèrent que ce match sera l'occasion pour se réconcilier. Or, cette thèse reste loin d'être concrète. En cas de défaite, les Pharaons n'hésiteront pas à faire appel à leur machine de guerre pour tirer à boulets rouges sur les Algériens.