Le deuxième trimestre de l'année scolaire en cours risque d'être mouvementé! La relative accalmie enregistrée à ce jour depuis le gel du mouvement de grève des syndicats autonomes, en novembre dernier, prend fin avec la rentrée en lice du CLA et la menace des autres syndicats de reprendre la protestation. L'ultimatum fixé expire à la fin de ce mois. Et, c'est le CLA qui ouvre le bal aujourd'hui par un appel à une journée de protestation dans les lycée d'Algérie. «Notre action d'une journée de protestation se veut un moyen de briser le silence en réitérant nos revendications pour alerter les autorités concernées, les pouvoirs et l'opinion quant au retard dans l'application de leurs promesses dans la réponse à nos revendications et surtout pour dénoncer l'appareil répressif qui s'abat d'ores et déjà sur le corps pédagogique en leur refusant de payer les frais de leur mouvement de grève par un travail de récupération paperasse» déclare Achour Idir, secrétaire général du CLA, avant de rappeler les revendications de son syndicat. «Nous revendiquons une véritable politique salariale qui assure un salaire décent aux travailleurs de l'éducation, la modification du statut particulier, l'intégration sans condition des contractuels et une retraite pour le corps pédagogie après 25 ans de service.» Après le CLA, et contre toute attente, la Fnte suit le mouvement de protestation en appelant à une grève de trois jours à partir du 2 février prochain. Cette grève, qui met en avant le régime indemnitaire, a un arrière-goût d'oeuvre sociale, un butin de guerre que la Fnte ne veut pas lâcher surtout après l'abrogation de l'arrêté 158/94. En outre, il est à signaler que les discussions avec la tutelle ont échoué, débouchant sur une situation d'impasse si on se réfère au constat du Cnapest. «C'est le black-out de la part de la tutelle qui ne respecte pas le calendrier des réunions. On se réunissait à chaque fois pour décider de se réunir. Rien ne plane à l'horizon, ni sur le régime indemnitaire ni sur le mode de gestion des oeuvres sociales dont le projet est fin prêt», souligne Arezki Mehfi du bureau national dudit syndicat qui n'a pas omis de rappeler le plan d'action de leur syndicat. «Demain, ce sont les assemblées générales dans les lycées qui seront suivies des conseils de wilaya avant de décider des suites à donner à notre mouvement de grève de novembre dernier lors du conseil national qui aura lieu le 6 février prochain.» Même son de cloche chez leur allié, l'Unpef, qui n'écarte pas la possibilité de se mettre de la partie. «La balle est dans le camp de la tutelle et notre ultimatum prend fin désormais. Les délégués régionaux des 48 wilayas sont aujourd'hui en conférence nationale à l'Institut technologique d'El Harrach. Les conclusions des travaux seront soumises au conseil national la semaine prochaine pour décider des actions à mener», révèle M.Amraoui, chargé de l'information à l'Unpef qui n'a pas ménagé la sortie hasardeuse de la Fnte qui, selon ses propos, «est une aile de la centrale Ugta et joue les trouble-fête en essayant de cafouiller le terrain syndical. Après une hibernation, la Fnte fait l'éloge de la dernière tripartite. Son seul but est de garder la gestion des oeuvres sociales». Sur ce dossier, le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, semble se trouver entre le marteau et l'enclume. Ainsi, après les accords conclus avec les syndicats autonomes, débouchant sur l'abrogation de 158/94, l'arrêté portant mode de gestion des oeuvres sociales qui donne les prérogative à l'Ugta de gérer les quelque 7 milliards de dinars comme fonds de roulement, d'une part et la menace de la Fnte qui demande par là même le départ de Benbouzid, d'autre part, ce dernier semble sérieusement coincé en reportant à chaque fois les réponses sur les questions et autres revendications posées par les différents syndicats.