Ces combats interviennent alors que des célébrations étaient prévues, hier, dans l'enceinte de la présidence, Villa Somalia, pour marquer le premier anniversaire de l'élection du président Cheikh Sharif Ahmed. Au moins neuf personnes, dont sept civils, ont péri hier dans de violents combats à Mogadiscio, déclenchés par une offensive des insurgés islamistes radicaux shebab contre des positions de la force de paix de l'Union africaine en Somalie, l'Amisom. Ces combats interviennent alors que des célébrations étaient prévues hier dans l'enceinte de la présidence somalienne, Villa Somalia, pour marquer le premier anniversaire de l'élection du président Cheikh Sharif Ahmed. Ce dernier, dont le gouvernement ne contrôle que quelques quartiers de la capitale somalienne grâce à l'appui de l'Amisom, était à l'époque considéré par la communauté internationale comme la meilleure chance de rétablir la paix dans ce pays en guerre civile quasi ininterrompue depuis 1991. Les échanges d'artillerie et de tirs d'armes automatiques ont éclaté vers 02h00 heures locales (23h00 GMT jeudi), et ont duré tout le reste de la nuit. Après avoir temporairement baissé d'intensité, ils ont repris de plus belle au lever du jour. Les affrontements se concentraient autour du carrefour K4, ou «kilomètre 4», rond-point stratégique de Mogadiscio à mi-chemin entre l'aéroport et le port, où l'Amisom dispose d'un détachement de plusieurs dizaines de militaires ougandais. Les insurgés ont lancé une attaque sur K4, a indiqué une source au sein de la force de paix. Les militaires ougandais ont riposté, notamment par des tirs de mortiers et en faisant usage de tanks déployés sur place. Après K4, les combats se sont déplacés à l'aube à quelques centaines de mètres plus au nord, le long d'une avenue menant à Villa Somalia, autour d'une autre position de l'Amisom appelée «Shakara», toujours selon la même source. Au moins un convoi de blindés a été envoyé en renfort sur place depuis la principale base de l'Amisom, qui jouxte l'aéroport. «Près de sept civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués, la plupart par des obus de mortiers et des balles perdues», a indiqué un témoin, Abdi Adan. «Quatre civils sont morts à Wardhigley, trois autres à Holwadag et au marché de Bakara. Ce sont les pires violences que nous avons eues depuis longtemps», a précisé un autre témoin, Mohamoud Ahmed. Des sources médicales ont confirmé ce bilan. «Nous avons récupéré près de 22 blessés en plusieurs endroits de Mogadiscio. Il y a de nombreux tués, dont une mère et ses deux enfants», a précisé Ali Muse, qui dirige les services d'ambulances de la capitale. Dans un communiqué rendu public hier, les shebab ont revendiqué ces attaques, précisant par ailleurs avoir perdu deux de leurs hommes. «Nos combattants ont lancé une grande offensive sur plusieurs bases des milices apostats et de leurs alliés chrétiens», affirme ce communiqué. «De nombreux ennemis ont été tués dans ces attaques coordonnées, au cours desquelles deux de nos moudjahidine sont tombés en martyrs» ajoute le texte. «Des éléments violents ont attaqué les positions du gouvernement cette nuit avec des mortiers et des mitrailleuses lourdes. Les forces gouvernementales les ont défaits», a affirmé à la presse le porte-parole de la police Abdulahi Hasan Barisse. Les affrontements entre insurgés shebab et du Hezb al-Islam d'un côté, troupes de l'Amisom et forces pro-gouvernementales de l'autre, sont quotidiens dans la capitale, mais durent rarement avec une telle intensité. Les shebab se réclament d'al Qaîda et comptent dans leurs rangs plusieurs centaines de jihadistes étrangers. Ils considèrent l'Amisom comme une «force d'occupation», contre laquelle ils ont mené plusieurs sanglants attentats-suicide.