Des combats entre des soldats de la force de paix de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom) et des rebelles islamistes ont fait au moins 12 morts et 25 blessés jeudi soir et vendredi à Mogadiscio, ont rapporté des témoins et les services médicaux. Les échanges d'artillerie et de tirs d'armes automatiques ont éclaté vers 2 heures, heure locale (minuit à Paris), et ont duré tout le reste de la nuit. Après avoir temporairement baissé d'intensité, ils ont repris de plus belle au lever du jour. Les affrontements se concentrent autour du carrefour K4, ou 'Kilomètre 4', rond-point stratégique de Mogadiscio à mi-chemin entre l'aéroport et le port. L'Amisom dispose sur place d'un détachement de plusieurs dizaines de militaires ougandais. Vers 6 h 30, les combats se sont déplacés à quelques centaines de mètres plus au nord, le long d'une avenue menant à Villa Somalia, la présidence somalienne, autour d'une autre position de l'Amisom appelée 'Shakara'. Une source militaire de l'UA et un responsable somalien ont confirmé, sous le sceau de l'anonymat, la mort d'un soldat ougandais. Un autre soldat de l'Amisom a été blessé. Ces combats se déroulent le jour même du premier anniversaire de l'arrivée au pouvoir du président Cheikh Sharif Ahmed, dont le très affaibli gouvernement de transition ne contrôle qu'une petite partie de Mogadiscio, essentiellement grâce au soutien militaire de l'Amisom, forte pour l'heure de 5 000 hommes, des Ougandais pour une moitié et des Burundais pour l'autre moitié. L'Union africaine peine à équiper et renforcer cette mission, à laquelle Djibouti a annoncé jeudi une contribution de 450 soldats. La Somalie est privée depuis près de vingt ans d'un gouvernement central puissant et est livrée aux chefs de guerre, aux milices et aux pirates. Les shebab se réclament d'Al-Qaida et comptent dans leurs rangs plusieurs centaines de djihadistes étrangers. Ils considèrent l'Amisom comme une 'force d'occupation', contre laquelle ils ont mené plusieurs sanglants attentats-suicides. Ils tirent régulièrement des obus de mortiers sur la base de l'Amisom et sur leurs détachements déployés sur les points stratégiques de Mogadiscio. L'Amisom réplique tout aussi régulièrement, et ces échanges de tirs font de nombreuses victimes civiles, même si la force de paix affirme tout faire pour minimiser les victimes collatérales. Notons que le Conseil de sécurité des Nations Unies ont voté jeudi à l'uninamité le prolongement d'un an du mandat de l'Amisom. Le Conseil de sécurité a aussi autorisé l'Amisom à augmenter ses effectifs à 8000 hommes et à prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer son mandat. Il a demandé à l'AMISOM de continuer à aider le gouvernement de transition de Somalie dans le développement de sa force de police et de l'armée.