Les négociations entre les dirigeants chypriotes grec et turc en vue d'une réunification de l'île ont fait des «progrès significatifs», a affirmé hier l'ONU, deux jours avant l'arrivée de Ban Ki-moon à Nicosie. «Les dirigeants m'ont mandaté pour dire que des progrès significatifs ont été accomplis dans la partie (des discussions) portant sur la gouvernance», a déclaré à la presse le représentant des Nations unies, Alexander Downer, à l'issue de trois jours de discussions intensives entre le président chypriote Demetris Christofias et le dirigeant de la République turque de Chypre-Nord (Rtcn, reconnu uniquement par Ankara), Mehmet Ali Talat. Les deux dirigeants «sont sortis de la réunion avec un sentiment positif et il y en aura un peu plus à dire la semaine prochaine quand (M.Ban) sera là et qu'il les aura rencontrés», a ajouté le diplomate australien. Lors de leur rencontre lundi avec le secrétaire général de l'ONU, «ils vont parler du programme des rencontres à venir», a précisé M.Downer. M.Ban se rend à Chypre de dimanche à mardi pour appuyer les négociations, qui n'ont connu aucune avancée notable depuis leur relance en septembre 2008. La partie chypriote-grecque a salué l'intérêt montré par la communauté internationale pour trouver une solution, soulignant toutefois que M.Ban ne venait pas pour sceller un accord de paix. Les deux dirigeants se sont rencontrés plus d'une soixantaine de fois depuis 16 mois. L'absence d'avancées les avait conduits à accélérer le rythme de ce dialogue début janvier. La première partie de ces négociations marathon entre les deux dirigeants s'était achevée le 13 janvier, au terme de trois jours de pourparlers, sans progrès «concrets». Les négociations sur une réunification de l'île au sein d'une fédération butent toujours sur les questions des propriétés, de la sécurité et les ajustements territoriaux. Les deux dirigeants ont affirmé qu'ils désiraient trouver une solution cette année, alors que l'ONU a dit espérer un accord en 2010. Si un accord devait à être conclu cette année, il serait soumis par référendum aux Chypriotes grecs et turcs. M.Christofias a écarté tout accord préliminaire à ce stade, les deux dirigeants estimant que rien ne pouvait être conclu avant le règlement de toutes les questions. L'agenda est particulièrement serré pour M.Talat, qui remet son mandat de «président» de la Rtcn en jeu le 18 avril face aux nationalistes chypriotes-turcs opposés à la réunification et vainqueurs des législatives en 2009.