Le secrétaire général et un des directeurs centraux du ministère de la Pêche et trois armateurs dont un turc, comparaîtront à la barre des accusés. L'affaire de la pêche illicite de thon rouge dans les eaux territoriales algériennes a été inscrite au rôle des audiences du tribunal correctionnel de Annaba, prévues pour la «première semaine de février prochain», ont indiqué hier des sources judiciaires. Huit personnes sont impliquées dans cette affaire qui devait être jugée en novembre avant d'être renvoyée pour «complément d'informations», ont rappelé les mêmes sources, précisant que les griefs retenus à l'encontre des mis en cause ont trait à la «pêche illicite du thon rouge», la «corruption», «l'atteinte au domaine public» et le «trafic d'influence». Lors du premier procès de cette affaire, avant son renvoi, le représentant du ministère public avait requis des peines allant de 6 a 8 ans d'emprisonnement ferme à l'encontre des accusés, rappelle-t-on. Le juge d'instruction près le tribunal correctionnel de Annaba vient ainsi de boucler son dossier portant pêche illicite du thon rouge sur les côtes de Annaba. Jugée en novembre dernier par le même tribunal, l'affaire avait été renvoyée pour complément d'informations. Elle vient d'être inscrite sur le rôle des audiences prévues pour la première semaine du mois de février 2010. Parmi les huit personnes qui comparaîtront à la barre, il y a le secrétaire général et un des directeurs centraux du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, ainsi que trois armateurs dont un de nationalité turque. Il leur est reproché:la pêche illicite du thon rouge, corruption, dilapidation du domaine public et trafic d'influence. Cette affaire avait été révélée au début de l'année 2009 par les gardes-côtes de la façade maritime Est avec l'interpellation de trois patrons de pêche de nationalité turque à bord de trois thoniers. Saisies depuis, les trois embarcations sont à quai au port de pêche la Grenouillère de Annaba. Au fil de leurs investigations, les enquêteurs ont pu remonter jusqu'au secrétaire général du ministère de la Pêche et un de ses proches collaborateurs, accusés d'être à l'origine des facilitations accordées à l'armateur turc. Appelés à la barre, les deux hauts cadres du ministère ont nié leur implication dans cette affaire. Ils ont affirmé avoir eux-mêmes alerté les gardes-côtes sur l'illégalité de la pêche effectuée par les thoniers turcs avec la complicité et l'assistance de deux armateurs algériens. Une accusation rejetée par les armateurs algériens et leur partenaire turc. Interrogés par le président du tribunal, tous les trois ont exprimé leur ignorance quant à la disparition des 400 tonnes de thon rouge qu'ils avaient pêchées quelques heures avant leur interpellation en mer. Avant que le même président ne décide du renvoi du procès pour complément d'informations et la convocation d'autres témoins dont de hauts cadres du ministère de la Pêche. Le représentant du ministère public avait requis huit années de prison ferme à l'encontre du secrétaire général et 6 années de prison ferme pour le directeur central, les trois armateurs dont le turc et les commandants des trois thoniers.