Cette position à l'échelle continentale est, malheureusement, loin de refléter le niveau réel de notre sport roi. La sélection nationale de football a décroché avec brio la 4e place à la Coupe d'Afrique des nations. Les Fennecs ne sont pas montés sur le podium. Du moins sur celui de la CAN 2010. Non pas faute de ne pas avoir essayé mais par la faute d'un arbitrage partial. Cette positon à l'échelle continentale est, malheureusement, loin de refléter le niveau réel de notre sport roi. Sans minimiser les efforts et toutes les dispositions qu'ont montré des vaillants «Guerriers du désert» en terre angolaise, il faut bien revenir à la triste réalité qui caractérise notre Championnat national. Algérie 1982-Algérie2010. 28 ans de galère. En effet, lors du Mondial espagnol, la sélection nationale ne comprenait en son sein que six joueurs issus de l'émigration. Présentement, l'EN ne renferme que 9 joueurs sur les 23 sélectionnés issus du Championnat national. La majorité des sélectionnés sont nés en France et formés dans les centres de formation des équipes françaises. Justement, c'est la formation qui fait défaut en Algérie pour élever le niveau du Championnat national car la sélection n'est que l'émanation du championnat. Aujourd'hui, qu'en est-il en Algérie? Aucun club ne forme ni ne s'intéresse à la formation de base. Il est vrai que de tous temps, la presse nationale ne cesse de faire des remarques sur le manque d'infrastructures et surtout de formation. Ce volet formation est quasiment absent dans nos structures. Ni la Ligue nationale de football (LNF), et encore moins et surtout, la Fédération algérienne de football (FAF), qui en a la charge, n'ont pipé mot sur le sujet. Pourtant, les deux présidents de ces deux instances du football national n'ont cessé d'évoquer ce «volet professionnalisme». En vain. Hormis, le Paradou AC, grâce surtout au courage de ses responsables, point de formation chez les autres équipes huppées. Quand on remarque qu'une formation comme le NA Hussein Dey, dont la majorité des joueurs composait l'ossature de l'Equipe nationale il y a de cela une vingtaine d'années, se trouve en position de «reléguable», quand on voit cette équipe chère à Kaci Saïd, Salah Assad, le RC Kouba, se morfondre en division II, incapable d'aligner deux victoires consécutives, on comprend mieux le pourquoi de la baisse de notre Championnat national. Bien triste, d'autant que ces équipes se sont mises, au même titre que les autres ténors de la DI, à s'arracher les joueurs à coups de millions! La responsabilité des présidents de club Cet état de fait est si alarmant qu'on constate que nos présidents de club se «disputent» des joueurs qu'ils sont incapables de former, à coups de millions voire de milliards. On se soucie nullement des petites catégories. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes et galèrent avec leurs techniciens incapables de «bousculer» ces boss insouciants. Et il n'est donc nullement étonnant de voir un président de club «acheter» son ex-propre joueur en seniors alors qu'il a fait toutes ses classes dans son propre club avant d'opter pour un autre puis revenir en «force» chez son premier «amour»! Le comble est d'entendre ces mêmes présidents menacer l'ordre public s'ils ne reçoivent pas à temps les subventions de l'APC et de l'APW pour aller faire des stages à l'étranger à coups de devises fortes. Alors que pour les jeunes catégories on ne débloque pas un centime pour le transport le jour d'un match officiel. C'est un crime que commettent ces présidents envers ces jeunes catégories. Par contre, nos présidents sont devenus spécialistes du limogeage des entraîneurs. A mi-chemin du championnat, certains clubs ont «consommé» trois entraîneurs. Bien mieux, certains entraîneurs font la valse en effectuant des va-et-vient d'un club à un autre, au gré des humeurs des responsables. Et on se lamente par la suite sur les maigres résultats arrachés... L'exemple du Ghana Il ne faut nullement aller très loin pour trouver le meilleur exemple du suivi et de la promotion des jeunes. Avant d'évoquer le cas des Black Stars du Ghana qui sont arrivés en finale, ratée de peu, avec une équipe dont huit joueurs ont été sacrés champions du monde juniors en Egypte, il est utile de rappeler aux mémoires courtes un fait remarquable: il y a vingt ans, les «Brésiliens d'Afrique» étaient menés par Abedi Pelé. Deux décennies plus tard, le Ghana s'offre la finale de la CAN avec pour métronome Ayew, qui n'est autre que le digne fils d'Abedi. Le flambeau est bien pris en charge. Un exemple à méditer.