Le président du Tribunal spécial pour le Liban chargé de juger notamment les auteurs présumés de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, a rencontré hier le président Michel Sleimane et d'autres responsables à l'occasion de sa première visite au Liban. Antonio Cassese a informé le président Sleimane «des progrès réalisés et des étapes envisagées pour la prochaine phase de l'enquête», selon un communiqué de la présidence libanaise. Les président et vice-président du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), Antonio Cassese et Ralph Riachy, ont également rencontré le chef de la diplomatie, Ali Chami, et le ministre de la Justice, Ibrahim Najjar. Ils devaient s'entretenir aussi avec le président du Parlement au cours de leur séjour d'une semaine au Liban. «Dans le souci de préserver l'impartialité du Tribunal», MM.Cassese et Riachy ne rencontreront pas le Premier ministre Saâd Hariri, fils de Rafic Hariri, et le ministre de la Défense, Elias Murr, «en raison de leur lien personnel à des dossiers susceptibles de relever de la compétence du Tribunal», avait indiqué le TSL dans un communiqué avant la visite. M.Murr était également minis-tre au gouvernement de Rafic Hariri. L'objectif de la visite est de «renforcer la coopération et le dialogue entre le Tribunal et le Liban» et d'«entendre les préoccupations exprimées par ces interlocuteurs au sujet du rôle et des défis du Tribunal», avait précisé le TSL vendredi. Créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, ce tribunal est chargé de juger les auteurs présumés d'attaques terroristes au Liban, dont l'assassinat de Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth le 14 février 2005. Il est établi dans la banlieue de La Haye. Les deux premiers rapports de la commission d'enquête internationale de l'ONU, créée après l'assassinat de Hariri, avaient conclu à des «preuves Convergentes» mettant en cause les renseignements syriens et libanais. La Syrie a toujours nié toute implication. Plus aucun suspect n'est détenu dans le cadre d'une enquête du TSL, qui avait ordonné le 29 avril 2009 la libération de quatre généraux libanais détenus depuis août 2005 pour l'assassinat de Rafic Hariri.