Le ministre de l'Energie et des Mines affirme sans gêne qu'il n'est nullement visé par cette affaire. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil se défend bec et ongles. «Je ne suis pas partant car je ne suis pas coupable», a-t-il répondu par un bref sourire, lors de la clôture de la session parlementaire à l'APN, à la presse qui l'interrogeait sur sa démission du gouvernement. Dégageant toute responsabilité et clamant son innocence, le ministre n'a pas échappé aux procès des journalistes en quête du moindre détail sur le scandale qui a ébranlé la plus grande société en Algérie, à savoir Sonatrach qui est le poumon de l'économie nationale. Sûr de lui, M.Khelil reconnaît sans gêne: «Je ne me sens nullement visé par cette affaire.» Répliquant à l'adage qu'«il n'y a pas de feu sans fumée», le ministre explique que «la fumée ne vient pas d'un seul côté, elle vient également de l'autre côté». Le patron de l'Energie et des Mines ne s'est pas beaucoup étalé sur les détails, se contentant de quelques bribes. Le ministre, qui est connu pour être le décideur dans toutes les affaires et les marchés de partenariat, dit qu'il n'est au courant de rien. «Je ne gère pas Sonatrach, ni Sonelgaz, je gère le secteur entier», a-t-il tenu à clarifier pour écarter toute implication dans ce scandale. M.Khelil: n'accuse pas également ses cadres. «Ils ne sont peut-être pas coupables», s'est-il exclamé. Le ministre pense même charger des avocats pour défendre ses cadres. «Ils sont des fonctionnaires de Sonatrach et l'entreprise doit les défendre». Selon lui, c'est à l'entreprise de juger s'il faut aller vers la partie civile ou non. «C'est une affaire commune qui doit être traitée dans la sérénité totale», a-t-il précisé avant d'ajouter: «Il faut laisser la justice faire son travail.» Le président-directeur général de Sonatrach et ses deux fils ont été interpellés par le juge d'instruction. Mohamed Meziane ainsi que d'autres cadres de l'entreprise ont été mis sous contrôle judiciaire. La liste des cadres impliqués par la justice et accusés de corruption est devenue plus longue avec d'autres noms: un associé, entrepreneur privé, Hachemi Megahaoui et son fils, ainsi que deux vice-présidents de Sonatrach, Benamar Zenasni, chargé de l'activité transport par canalisation (TRC) et Belkacem Boumedienne, chargé de l'activité Amont (exploration et production). L'affaire qui porte sur la corruption, violation de la réglementation des marchés publics, négligence et association de malfaiteurs n'a pas encore dévoilé tous ses secrets.