La commission de recours va prendre le relais à partir d'aujourd'hui, pour étudier les dossiers rejetés et donner une suite aux nombreuses demandes que certains promettent de déposer. Mais tout le monde s'accorde à dire qu'une véritable lame de fond a secoué les fondements des formations politiques. Le FLN vit une véritable crise à Oran et sa cohésion est battue en brèche par les nombreuses défections nées de la fièvre des candidatures. La mouhafadha, assiégée depuis plusieurs jours, semble renouer avec le calme. Mais un calme qui précède la tempête, selon bon nombre de militants, qui promettent au parti une campagne électorale des plus mièvres et des plus mouvementées. «On voit mal la mouhafadha arriver à mobiliser les militants de base pour affronter les élections», dira un militant qui précisera que le séisme a frappé toutes les cellules de base du parti à Oran. La même mésaventure est vécue par le RND qui n'arrive toujours pas à dépasser les conséquences des législatives. Après la purge opérée après le départ-retour d'Ouyahia, un front d'opposition à l'actuel bureau de wilaya est né. Ce dernier s'est consolidé après la vague de contestations qui avait suivi la confection des listes électorales. Cette révolution ne s'est pas estompée malgré la désignation de M.Kerouicha, ex-DJS d'Oran, à la tête de la liste APC. Ce candidat, fort estimé à Oran, jouit d'une très bonne réputation, mais ses colistiers ne sont pas en odeur de sainteté avec les militants du RND qui risque de vivre une période post-électorale très mouvementée. Le MSP, laminé par une vague de défections, s'est tourné vers son frère ennemi, El-Islah, pour tenter de recoller les morceaux. On parle de réunions secrètes tenues entre les staffs locaux de ces formations pour tenter de trouver un compromis autour des listes. Mais en attendant, la bataille pour contrôler la plus grande commune d'Algérie annonce le grand déballage et un lynchage qui pourrait toucher beaucoup de monde à Oran.