Le parti le plus touché par la discorde reste incontestablement le Front. Le scrutin des législatifs du 17 mai prochain n'en finit pas de livrer ses secrets. La journée d'hier était particulièrement chargée de doute et d'incertitudes. Après la décantation, qui ne laisse de place à la course qu'à 23 partis politiques et 4 listes indépendantes, l'heure est à la levée de boucliers chez les formations politiques et une liste indépendante. Le parti le plus touché par la discorde reste incontestablement le FLN que sa mouhafadha à Béjaïa, donne absent aux législatives du 17 mai pendant que l'administration l'annonce présent parmi les partis retenus pour ces joutes électorales. L'incompréhension s'est alors installée sur fond d'une révolte qui connaîtra ses prémices au moment du dépôt, une heure avant minuit de dimanche lorsque les dossiers transférés d'Alger ont été retirés à un membre de la mouhafadha qui s'apprêtait à les déposer à la wilaya en compagnie de deux candidats. Des témoins affirment que les deux parties en sont arrivées aux mains. Une heure auparavant, la commission exécutive de la mouhafadha rendait publique une déclaration de rejet, persuadée que cette liste n'est pas la sienne. Une tendance s'était déjà prononcée pour le rejet sur fond d'un boycott, premier du genre, de cette échéance. Le lendemain sera tout aussi mouvementé. L'assemblée générale des kasmas, appelées en extrême urgence, s'est conclue par un consensus qui confirme la déclaration de la veille qui s'articulait autour d'une décision, prise précipitamment. La tête de liste Aïssa Salah aura été la plus contestée même si d'autres candidats n'étaient pas en reste. «On veut tuer le FLN né à Béjaïa», dira une militante en s'appuyant sur les deux récentes victoires aux sénatoriales. D'autres n'ont pas hésité à parler du remake des élections locales de novembre 2005, entendre par là une liste imposée d'en haut mettant devant le fait accompli une base militante désorientée et fort abusée. La même incompréhension se lisait sur le visage des membres de la liste «citoyenneté» au lendemain du verdict de la commission électorale de la wilaya. Le rejet dont a fait l'objet leur liste n'était pas facile à digérer. Mais l'espoir était, encore hier, de mise. Le recours déposé auprès de la commission ouvre une brèche d'espoir car s'appuyant sur des circonstances atténuantes. En effet, les membres de cette liste ne pouvaient pas faire défiler 300 parraineurs en 36 heures, réduits conséquemment suite au blocage des axes routiers, la RN26 où un accrochage s'est produit en début d'après-midi et la RN75 fermée depuis plus de dix jours. Hier, à l'heure où nous mettions sous presse, les archs attendent toujours la réponse à leur recours déposé au lendemain du verdict de la commission électorale de la wilaya. En Attendant, les partis politiques et les listes, dont la participation a été officialisée, s'affairent à la confection de leurs programmes qu'ils défendront durant la campagne électorale qui débutera le jeudi 26 avril. Les têtes de listes que nous avons contactées, hier, avouent, à l'unisson, être en phase d'élaboration. En fait, on se donne le temps de savourer le quitus de la commission électorale avant de passer à la seconde étape qui sera sanctionnée par le verdict populaire. Du travail reste encore à faire pour être convaincu, avant tout, de la participation d'une population qui reste loin d'être emballée par l'événement dans une conjoncture marquée par une situation sécuritaire des plus précaires.