La région est partagée entre circonspection des partis et euphorie des partisans du rejet. Le dépôt des candidatures pour les élections locales a été clôturé, hier, à minuit. Selon quelques échos de la Direction de wilaya de la réglementation et des affaires générales (Drag), pas moins de sept partis et de quatorze listes d'indépendants se disputeront la palme de la prochaine consultation électorale. En effet, le FFS, le FLN, le RND, le PNSD, le PT, le RA et le MSP sont partants. Le MNJA, qui n'a pu atteindre les 70 candidatures, est hors course. Le FFS, le parti le plus ancré dans la région, sera présent dans les 67 communes que comprend la wilaya de Tizi Ouzou. Ce qui n'est pas le cas des autres formations qui n'ont confectionné des listes que pour les grands centres urbains ou leurs fiefs traditionnels. A ce titre, le MSP mise beaucoup sur Draâ Ben Khedda et Sidi Naâmane pour manifester sa présence dans la wilaya. Une liste MSP serait également en course aux Ouadhias, idem pour le FLN et le RND, dont les sympathies locales sont notoirement connues à Draâ El- Mizan, Boghni et dans quelques quartiers de la ville de Tizi Ouzou. Ainsi, le RND n'a présenté que cinq listes APC et une APW, ce qui est en deçà des prévisions du parti d'Ouyahia, qui étaient de dix listes APC. Le FFS, qui à travers sa participation à la prochaine consultation électorale veut surtout sortir la Kabylie de l'unanimisme ambiant, semble, d'ores et déjà, au-dessus du lot. Selon les estimations de ses représentants locaux, le vieux parti de l'opposition compte faire le plein de communes et rafler la majorité des sièges APW. Pour cela, le FFS donnera le coup de starter à ses actions de proximité dès ce week-end. Pour le parti d'Aït Ahmed, la précampagne a bel et bien commencé, dès lors que les candidatures ont été déposées, surtout que sur le terrain, les «challengers» s'appellent RCD et Cadc dont la campagne de rejet a commencé depuis longtemps. La venue d'Aït Ahmed donnera à coup sûr un sérieux coup de fouet à la campagne du parti. Le charisme et l'aura du «vieux Lion» finiront indubitablement par convaincre les électeurs les plus indécis. Pour le choix des hommes, on apprend que Salah Taleb, chef de service à la Cnasat, serait tête de liste RND à Tizi Ouzou et que Mokrane Benyoucef, ancien P-DG de l'Eniem, mènerait la liste du même parti pour l'APW. Le FFS, quant à lui, se mure toujours dans le silence quant aux noms de ses candidats. La tension et les pressions que subit le parti sont pour beaucoup dans cette non-divulgation de noms de candidats. Toutefois, selon la fédération locale du FFS, la quasi-majorité des maires sortants sera reconduite pour le 10 octobre prochain. De son côté, l'ancien maire de Tizi Ouzou, Ahmed Taleb, écarté par le FFS pour «l'affaire» de remise de galons à des éléments de la Gendarmerie nationale le 1er novembre 2001, sera à la tête d'une liste d'indépendants. La campagne antivote, menée par la Cadc et le RCD, bat actuellement son plein à travers les localités de la wilaya. Les ârchs, qui ont entamé cette campagne, mercredi dernier, à Beni Douala, ont multiplié les meetings. Après Beni Douala, Tigzirt et les Ouadhias, l'interwilayas sera, ce week-end, à Boghni, Draâ El-Mizan et Tizi Ghennif. Acharnés et mettant les bouchées doubles, les délégués du mouvement citoyen veulent prendre de court le FFS, leur seul concurrent sur le terrain. L'adhésion des citoyens au mot d'ordre de la Cadc semble aller crescendo. De son côté, le RCD, avec le slogan «Faire échec aux opportunistes et au pouvoir mafieux et assassin», est entré de plain-pied dans cette campagne du rejet des locales. Le parti de Sadi, qui a presque fusionné avec les ârchs, semble, pour l'instant, focaliser tous ses efforts sur la wilaya de Béjaïa où il dépêche tous ses cadres, mais sans rencontrer un réel intérêt de la part de la population. En faisant du dénigrement du FFS son principal cheval de bataille, et en voulant récolter les dividendes de l'action du mouvement citoyen, le RCD est de plus en plus désavoué et rejeté par les citoyens.