Il n'est pas certain que les entreprises privées soient capables de supporter la hausse des salaires. Le secteur privé aura sa convention de branche. L'information a été donnée hier par le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, lors d'une rencontre avec les organisations patronales tenue au siège du syndicat. Les travailleurs devront bénéficier d'une augmentation salariale dès la finalisation des travaux, a affirmé le secrétaire général de la Centrale syndicale. Cette convention a pour objectif de permettre l'augmentation des salaires des travailleurs du secteur privé. Elle intervient suite à la tripartite du mois de décembre dernier ayant regroupé le gouvernement, les organisations patronales et la Centrale syndicale. Une commission de suivi des travaux préparatoires de la convention a également été mise en place. Un délai de trois mois a été accordé pour la finalisation des travaux. Les entreprises nationales peuvent-elles assumer l'augmentation des salaires? M.Yousfi a dit que les entreprises privées qui ne sont pas aptes à assumer l'augmentation de salaires sont appelées à disparaître. Le secrétaire général de la Centrale syndicale a appelé les patrons de la presse privée à lancer des négociations à propos de l'augmentation des salaires des journalistes et d'autres employés. Le secrétaire général s'est exprimé sur d'autres sujets d'actualité. Il réitère son soutien aux dispositions de la loi de finances complémentaire de 2009. Il a appelé les pouvoirs publics à mettre en place des dispositions contraignantes afin de réduire les importations, notamment celles des produits revendus en l'état. «Nous appelons les pouvoirs publics à la fermeture des robinets en ce qui concerne l'importation de biens de consommation», a-t-il dit. Plus explicite, Sidi Saïd a révélé que le coût de l'importation des appareils électroménagers est de 818 millions de dollars par an. En ce sens, Sidi Saïd soutient que l'instauration des mesures contraignantes constituent un élément important notamment pour la relance économique du pays. C'est le cas également pour l'encouragement de la production nationale. Même son de cloche du côté des organisations patronales. Les patrons sont d'accord pour la mise en place de ces dispositions afin de protéger la production nationale. Le président de la Confédération générale des entreprises algériennes, Habib Yousfi, considère que cette mesure constitue un moyen pour la réduction des importations, notamment les produits de consommation. Interrogé sur les répercussions de cette mesure sur la flambée des prix, M.Yousfi a écarté cette thèse. Il convient de rappeler que la rencontre d'hier intervient dans un contexte d'ébullition sociale. Excepté le secteur privé qui n'a pas connu de mouvements de grève, plusieurs secteurs d'activité, comme ceux de la santé, de l'éducation ainsi que l'industrie (Snvi) ont été le théâtre d'une série de grèves. Les travailleurs exigent, entre autres, l'augmentation des salaires. Sans exercice syndical dans le secteur privé, que doivent faire les travailleurs pour voir leurs salaires valorisés? La Confédération algérienne du patronat et la Confédération nationale du patronat algérien étaient également présentes à cette rencontre. Patronat et syndicat ont également eu à s'exprimer sur les mesures de sécurité imposées aux ressortissants algériens par la France et les Etats-Unis. Au sujet de ce classement de l'Algérie sur cette liste noire, les organisations patronales et l'Ugta ont condamné avec vigueur la position américaine et française. Ils exhortent le ministère des Affaires étrangères à réagir en optant pour la réciprocité. «Depuis l'instauration de la loi de finances complémentaire 2009, l'Union européenne ne cesse d'exercer des pressions sur notre gouvernement pour qu'il fasse marche arrière», a soutenu Sidi Saïd.