Le président palestinien, Mahmoud Abbas, se rendra en France les 21 et 22 février afin de discuter de la relance du processus de paix avec Israël, a-t-on appris hier de source officielle palestinienne. M.Abbas s'entretiendra avec le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le 21 février, puis avec le président Nicolas Sarkozy le lendemain, a précisé un haut responsable palestinien sous couvert de l'anonymat. «Le but de cette visite est d'informer les dirigeants français des derniers développements dans la région. M.Abbas sollicitera le soutien du président Sarkozy pour les discussions (indirectes avec Israël) et la nécessité de parvenir à un accord sur les frontières palestiniennes», a expliqué la source. Le président palestinien a accepté le principe de discussions indirectes avec Israël sous l'égide des Etats-Unis mais il réclame des garanties de la part de Washington, selon son entourage. M.Abbas n'a, en revanche, pas renoncé à son exigence d'un gel complet de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée avant de reprendre des discussions de paix directes avec les Israéliens. Les Palestiniens demandent aussi que leur futur Etat soit basé sur les frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, avec comme capitale Jérusalem-Est, à majorité arabe et iccupée par Israël lors de ce conflit. A Paris, M.Kouchner a confirmé qu'il recevrait le président de l'Autorité palestinienne le dimanche 21 février pour un dîner. «Je lui ai parlé hier (dimanche), les choses bougent un peu. Par rapport à ce qu'elles avaient bougé ce n'est pas un grand progrès. C'est comme ça le Moyen-Orient. Deux pas en arrière, trois pas en avant, ou un pas, etc.», a expliqué lundi le chef de la diplomatie française à des journalistes. «Les choses pour le moment ne sont pas très encourageantes. En même temps, on peut voir que (le Premier ministre israélien) Benjamin Netanyahu, c'est-à-dire le Likoud (parti de droite au pouvoir), n'a jamais avant évoqué la possibilité d'un Etat palestinien. Il y a des petites consolations», a estimé M.Kouchner. L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a achevé fin janvier une série de rencontres entre Israéliens et Palestiniens au cours desquelles il a présenté une nouvelle initiative pour les rapprocher. En vertu de ces propositions, Israéliens et Palestiniens mèneraient des discussions indirectes pendant trois mois au cours desquels l'Etat hébreu effectuerait des gestes de bonne volonté à destination des Palestiniens. Ces négociations indirectes sont censées démarrer d'ici la fin du mois, selon de sources palestiniennes.