L'Expression: Quelle est votre appréciation du programme télé (grille)? Djaâfar Gacem: L'Entv est une chaîne publique qui ne répond pas aux besoins du public. Pensez-vous que l'Entv fait suffisamment appel aux producteurs privés? Je pense que l'Entv doit externaliser tous les projets fictions, émissions de divertissement et autres programmes dédiés aux enfants. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Etes-vous pour l'ouverture du champ audiovisuel? Oui, je suis favorable à la création de nouvelles chaînes privées, mais pas à l'ouverture de chaînes publiques thématiques qui appartiennent au même service! C'est bluffer le monde. Quels rapports entretenez-vous avec le nouveau DG de l'Entv, Abdekader Leulmi? Ne regrettez-vous pas l'ancien directeur, Hamraoui Habib Chawki? Mes rapports avec l'Entv sont strictement professionnels. Je travaille en collaboration avec la direction de la production de l'Entv. Je n'ai pas de rapport direct avec le directeur général de l'Entv. Vu que la télé écarte les producteurs, pourquoi ne la boycottez-vous pas? Mon travail consiste à combattre la médiocrité et produire des films qui plaisent à la société. Boycotter la TV, c'est se suicider, et donner raison à ceux qui n'aiment pas que l'Algérie avance! Qu'attendez-vous de la rencontre producteur-Entv qui doit se tenir prochainement? Le jour où tous les professionnels du métier parleront d'une même voix, on pourra alors changer les choses et imposer nos points de vue aux responsables de la TV. On en est encore loin. Est-ce normal d'après vous qu'un producteur travaille dans la perspective du mois de Ramadhan seulement et chôme quasiment le reste de l'année? Même si l'ensemble des producteurs travaillent que pour le mois de Ramadhan, ce qui n'est pas normal, cela reste insuffisant sur le plan qualitatif. On a vu les programmes proposés par quelques producteurs, il faut dire que c'est hallucinant la médiocrité que l'on diffuse durant le mois sacré. Aucune réflexion, feuilletons décalés par rapport à la société, faiblesse criante de scénarios! Normal, puisque les producteurs privés acceptent pour leur majorité, de travailler à quelques semaines de l'échéance, pourvu qu'ils engrangent de l'argent. Et c'est tout le contraire du beau métier qu'est le 7e art.