Cette manifestation se tiendra cette année du 13 au 21 février à la Maison de la culture Ibn Rachiq, au centre de Tunis (avenue de Paris). A l'affiche, 17 films produits entre 1961 et 2009. Cette manifestation est organisée par le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine en collaboration avec l'ambassade algérienne en Tunisie. Il s'agit d'un minipanorama qui vise à faire découvrir ou redécouvir, nous dit-on, les étapes principales du cinéma algérien. On cite: le cinéma des maquis, né avec la création de la section cinéma du Gpra et engagé dans le combat pour l'indépendance avec un rôle de propagande et de témoignage historique, le cinéma de l'indépendance qui s'est attaché surtout à illustrer la guerre de Libération nationale à travers des oeuvres de fiction, le cinéma social et la comédie qui, des années 1970 à 1990, s'est penché sur la société algérienne et les effets de son évolution sur le groupes et les individus. Enfin le cinéma des années 2000 qui a apporté un regard sensible sur les épreuves de l'Algérie et sur la dynamique socio-économique et culturelle qu'elle connaît et marque la reprise du cinéma algérien avec de nouveaux réalisateurs, comédiens et des distinctions encourageantes. L'ouverture se fera avec la projection d'un court métrage Yasmina ou Les Fusils de la liberté (1961) de Djamel Chanderli (le premier cinéaste algérien arrivé à Tunis en 1957) et Mohamed Lakdhar Hamina. Ce film est l'une des premières oeuvres du cinéma algérien montrant le bombardement colonial contre les Algériens et les Tunisiens lors des événements de Sakiet Sidi Youssef dont la Tunisie et l'Algérie viennent de commémorer le 8 février 2010, le 52e anniversaire. La séance d'ouverture sera marquée par la suite par la projection du film Les Cinéastes de la liberté (2009) de Saïd Mehdaoui, réalisé dans le cadre du 1er Novembre Un documentaire qui met en exergue ces combattants de la caméra, engagés dans la révolution algérienne. Ahmed Bedjaoui, le commissaire de la manifestation, souligne le fait que cette semaine du film algérien à Tunis constitue aussi «un retour aux sources» dans la mesure où la section cinéma du Gpra avait été créée à Tunis. Quatre réalisateurs seront présents pour animer les débats sur leur films. Notons Saïd Mahdaoui avec les Cinéastes de la liberté, Yamina Bachir Chouikh avec Rachida, Nadia Cherabi avec L'envers du miroir et Abdelkrim Bahloul avec Le Voyage d'Alger. La coproduction cinématographique algéro-tunisienne sera présente avec deux films, à savoir Aziza de Abdellatif Ben Ammar et Leïla ma raison (1989) de Taïeb Louhichi (avec Safy Boutella) inspirée de la légende arabe de Majnoun Leïla. Il est bon de savoir aussi que Chama oua alam ennakhil est un nouveau film mené par une productrice algérienne, Nadia Cherabi lequel a été entamé cette année par un réalisateur tunisien, Abdelatif Ben Ammar. Preuve de la redynamisation de la coproduction algéro-tunisienne. Seront projetés également Le Vent des Aurès (1967) L'Opium et le bâton adapté du célèbre roman de Mouloud Mammeri, Nahla de Farouk Beloufa (1979) ou encore La Maison jaune (2007) de Amor Hakkak ou Gabbla (2008) de Tariq Teguia, une oeuvre saluée par la critique pour son écriture originale. Seront projetées aussi deux récentes oeuvres de deux réalisateurs emblématiques de la cinématographie algérienne, alliant le goût de l'histoire à l'esthétique, London River (2009) de Rachid Bouchareb et Harragas (2009) de Merzak Allouache qui décline,à travers la traversée périlleuse de la mer, un voyage à travers les vies. Enfin, des séances de projections pour enfants sont également prévues les dimanches 14 et 21 février avec au programme Les Enfants du vent (1981) de Brahim Tsaki, une trilogie émouvante sur les enfants et Cartouches gauloises (2006) de Mehdi Charef (2006). Les vacances de l'inspecteur Tahar de Moussa Haddad, tourné en partie en Tunise, sera du rendez-vous.