Le président américain, à travers un message vidéo adressé aux participants de la 7e édition du Forum mondial Islam - Etats-Unis, a tenté de rassurer le monde musulman. La communauté musulmane de par le monde, et particulièrement en Europe, s'est à plusieurs reprises sentie agressée, stigmatisée. Il y a eu bien sûr, les caricatures danoises, mais surtout cet amalgame qu'on lui a collé à la peau et qui fait de chacun de ses membres un suspect. Un terroriste potentiel. La religion musulmane, stéréotypée, est devenue dans l'imaginaire collectif des Américains et des Européens, la mamelle du terrorisme. Elle alimente, selon cette rumeur désormais bien enracinée, l'idéologie raciste et xénophobe des groupuscules extrémistes. L'étranger, le musulman, est pointé du doigt. Il est la source de tous les maux. Sa culture par conséquent ne peut que pervertir sa société d'accueil, l'Occident, lorsqu'il décide d'émigrer. A titre d'exemple, l'immigration en France a été depuis plus de trente ans, un fonds de commerce pour les partis politiques de droite et surtout d'extrême droite. Le Front national de Jean-Marie Le Pen a saisi la balle au bond lorsqu'a eu lieu le vote suisse interdisant les minarets. Le débat s'est installé dans l'Hexagone. «Je pense qu'il ne faut pas qu'il y ait de minarets...Il faut arrêter l'ensemble de l'avancée des signes ostensibles, qui est ressentie comme une provocation et qui crée un malaise profond chez les Français», avait déclaré la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen. Ces propos ont été tenus dans la foulée des débats sur les tests ADN, du port de la burqa et de celui qui, selon toute vraisemblance a fait le plus de vagues, l'identité nationale. «Comment est-il possible d'engager un dialogue avec les musulmans et de prendre dans le même temps des mesures discriminatives à leur égard?» s'est demandé Abdelaziz Belkhadem, lors de son intervention samedi à Doha dans le cadre du Forum Etats-Unis-Monde musulman. Le représentant personnel du président de la République a tiré à boulets rouges sur «l'interdiction des minarets et du voile». Pour l'ancien chef du gouvernement «il est nécessaire de répondre aux craintes fondées des musulmans». Les critiques et les remarques de l'envoyé spécial de Abdelaziz Bouteflika sont non seulement avérées mais incontestables. Pour rappel, dans la nuit de samedi à dimanche 13 décembre 2009, la mosquée de Castres, située dans le Tarn, au sud de la France a été profanée et souillée. Ses murs ont été badigeonnés d'inscriptions racistes et xénophobes: «La France aux Français» pouvait-on lire alors que des pieds de porc ont été suspendus à la poignée du portail de l'édifice religieux. «Nous risquons d'assister au développement d'une islamophobie qui est stimulée par des radicalismes religieux ou politiques», avait estimé pour sa part Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, le 13 décembre sur les ondes de la Chaîne III. La décision de Barack Obama de nommer Rashad Hussain comme son émissaire à l'OCI, sera-t-elle suffisante pour apaiser les craintes des pays musulmans? Celle de faire figurer l'Algérie dans la liste noire des «pays à risque» n'en prend pas en tous les cas le chemin. Comment réparer cette injustice? Comment mettre fin à la guerre en Irak ou en Afghanistan? Comment créer un Etat palestinien? «Il revient à nous tous, en tant que gouvernement et individus, de travailler dur pour traduire les paroles en actes et écrire le prochain chapitre dans nos relations...», a souligné le président US. Abdelaziz Belkhadem a espéré que «les promesses du président Obama» soient traduites en actes.