La nouvelle du décès du chanteur kabyle Rahim s'est propagée telle une traînée de poudre dans l'après-midi de samedi. C'est dans la matinée que le chanteur a rendu l'âme à la suite d'une crise cardiaque. Au centre hospitalo-universtaire Nedir-Mohamed, ses amis, ses proches et ses fans étaient tous là, complètement accablés. Partout dans la ville de Tizi Ouzou, les citoyens ne commentaient que cette triste nouvelle. Slimane Hamel, qui travaille à la Maison de la culture de Tizi Ouzou nous a confié, hier, que le défunt était dans son bureau la veille. «Ces derniers temps, il me rendait visite régulièrement. Il m'appelait et me parlait de tas de choses», nous confie l'ami de l'artiste, d'un air abattu. Notre interlocuteur ajoute que Rahim était content des spectacles qu'il venait d'animer à Adrar et il était plein de volonté afin de renouer avec la scène. Mais le destin cruel en a décidé autrement, puisque Rahim ne verra plus son public et les siens. L'éditeur Omar Lesait, de passage à Tizi Ouzou, hier, était également très touché en apprenant la nouvelle. «J'étais en route vers Alger quand j'ai eu l'information. J'ai rebroussé chemin», affirme-t-il, en témoignant que Rahim était quelqu'un de très doux et très agréable au travail. «J'ai déjà travaillé avec lui en lui produisant un clip et en le faisant participer dans une compilation. J'ai eu aussi l'occasion de lui organiser un gala à Paris. C'est une vraie perte pour la chanson kabyle», souligne-t-il. Ce dernier indique que le succès de Rahim ne peut pas être le fruit du hasard puisque tous les deux trois ans, il produisait des albums qui étaient de véritables succès à l'image de son dernier tube Iya adaminigh, qui a battu tous les records. En effet, Rahim, de son vrai nom Rahim Mohamed, est un artiste qui s'est frayé un chemin dans la chanson kabyle durant la fin des années 1980. Grâce à sa voix suave et des chansons, certes légères, mais très agréables à l'écoute, il a pu se faire un nom aux quatre coins de la Kabylie. Son duo avec Yasmina a été d'une grande réussite puisque cette chanson est devenue très célèbre en dépit d'une absence totale de médiatisation. Rahim sera enterré demain dans son village natal dans la commune d'Aït Aïssa Mimoun, dans la région de Ouaguenoun.