Le débrayage est entamé à quelques jours de l'annonce des augmentations substantielles du régime indemnitaire. Annoncée pour le 16 du mois courant, la grève ouverte déclenchée par le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a été timidement suivie. Selon le porte-parole du Snapest, Méziane Mériane, «le débrayage a été suivi à 42% sur l'ensemble des 41 wilayas». Le ministère de l'Education nationale donne un autre son de cloche. Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, la tutelle a établi la situation statistique de la grève. Celle-ci n'a été suivie que dans certaines wilayas, notamment à Oran, El Bayadh, Béchar, Tiaret, Oum El Bouaghi, Adrar, Laghouat, Tamanrasset, Jijel, Saïda, Guelma et Mila. D'autre part, selon nos correspondants, rien n'est à signaler pour le débrayage du Snapest, excepté dans la wilaya d'Oran où la majorité des lycées ont rejoint le mouvement de grève. Il convient de rappeler que le ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid a appelé les enseignants à ne pas se plier à toutes sortes de pressions tout en les rassurant que «les augmentations substantielles du régime indemnitaire vont être annoncées dans quelques jours». «C'est une question de quelques jours, alors on n'a pas à appeler à une grève qui aura des conséquences irréversibles sur le programme scolaire», dira une source proche de la tutelle contactée hier par nos soins. «Le ministre de l'Education nationale s'est engagé publiquement aussi bien à travers sa lettre que ses engagements. Les enseignants sont souvent manipulés par des informations erronées. La preuve c'est que la lettre a été bien perçue vu que la grève n'a pas été suivie comme l'ont voulu ses initiateurs», poursuivra notre source. Pour rappel, le Snapest a décidé d'entamer une grève ouverte suite à l'échec de la commission ad hoc chargée de traiter les dossiers du régime indemnitaire, des oeuvres sociales et de la médecine du travail. Le Snapest insiste toujours sur ses revendications en demandant «l'amélioration des primes et indemnités et propose que l'Iepp soit calculée à raison de 3% du salaire de base du 1er au 4e échelon, à raison de 5% du 5e au 9e échelon, à raison de 7% du salaire de base du 10e au 12e échelon». Pour l'indemnité de prime pédagogique (Iapp), le syndicat propose «qu'elle soit calculée à 50% du salaire de base, la prime de documentation calculée à 30% du salaire de base et la prime de qualification calculée à 40% du salaire de base». Le Snapest a également proposé d'autres primes et indemnités, telles que l'indemnité de préparation et de recherche pédagogique, l'indemnité de risque et de nuisance, l'indemnité d'encadrement et d'orientation et l'indemnité de classe. Ces dernières seraient calculées, selon Meziane Mériane, à 50% du salaire de base. Outre le régime indemnitaire, la révision du dossier de la retraite est inscrite également dans la plate-forme de revendications. Aussi, Meziane Mériane rappelle que les enseignants revendiquent toujours une retraite après 25 ans de service. En ce qui concerne la retraite anticipée, M.Mériane précise que «la retraite anticipée est un acquis et on ne reviendra pas sur cette question». S'ajoutent à cela les dossiers des oeuvres sociales et de la médecine du travail. «Ces deux dossiers accusent une gestion aléatoire au ministère de l'Education nationale», selon le SG du Snapest.