Huit membres de la famille Izem, dans la commune de Feraoun, sont entrés en grève de la faim depuis lundi. Elisant domicile au sein même du siège de la municipalité, les grévistes exigent l'intervention du ministre de la Justice pour mettre fin à «la hogra» exercée sur eux et leur famille par les autorités locales, à leur tête, le maire de la commune. Ce dernier n'a pas hésité, selon les dires des grévistes, à les «spolier» de leurs biens matérialisés par une assiette foncière et à faire condamner huit membres de leur famille, dont un père de 80 ans. Les faits remontent au mois de janvier dernier lors d'une réunion de concertation ayant regroupé les sages de la famille, le chef de daïra et le maire de la commune, autour de la réalisation d'un lycée sur les terres de la famille au lieudit «Ighil Ouzemour». Une réalisation, qui, selon la famille, n'a pas obéi aux dispositions de l'article 11.91 de la loi d'indemnisation des terres réquisitionnées. La famille s'est opposée à l'implantation de ce projet. Le maire a alors, actionné la justice contre cette famille, pour obstruction aux ordres administratifs, attroupement et menaces. Un des avocats de la défense expliquait, hier, que «la famille avait agi conformément à la loi» et que «rien ne prouve un quelconque attroupement», précisant toute la surprise du jugement rendu par le tribunal d'Amizour condamnant les prévenus à six mois de prison ferme. Un jugement, expliquent les avocats, qui va à l'encore des articles 2/97 et 187 de la loi. Il convient de noter que les terres retenues pour la réalisation du lycée appartiennent bel et bien, à cette famille. «Les actes notariés font foi», précisait hier un des grévistes joint par téléphone. Hier, les huit membres de la famille étaient à leur deuxième jour de grève de la faim.