Lors d'un point de presse, animé hier sur l'esplanade de la Maison du peuple, les 13 travailleurs grévistes demandent l'intervention des plus hautes instances du pays, notamment du président de la République afin de mettre fin à leur problème. “Nous sommes ici aujourd'hui pour dénoncer les intimidations policières dont nous avons été victimes. À deux reprises, nous avons été interpellés par des éléments de la sécurité. Ils nous ont conduit au commissariat du 8e arrondissement suite à une plainte qui aurait été déposée par les responsables de la Centrale syndicale. Nous avons été sommés de quitter le hall de la Maison du peuple où nous observions une grève de la faim depuis 32 jours”, dira M. Belkadri, porte-parole des grévistes. Il précise que dans la matinée du mardi des éléments de la sécurité les avaient interpellés suite à une plainte qui aurait été déposée par les responsables de la Centrale syndicale. Retenus pendant plus de quatre heures, les grévistes seront relâchés sans aucune inculpation. “Il nous a été signifié une requête émanant du procureur de la République mais, une fois au commissariat, on saura qu'aucun mandat n'a été signé par le procureur. Nous avons conclu que les pratiques dont nous avons été victimes visaient à casser notre grève de la faim. Sinon pourquoi ce genre d'action n'est pas intervenu au premier jour de la grève ?” poursuit-il. Les grévistes ne comptent pas se laisser faire. Dans une lettre adressée respectivement au ministre de l'Intérieur et au procureur de la République, ils demandent l'ouverture d'une enquête suite à ce qu'ils qualifient d'“intimidations policières” et demandent même l'intervention du président de la République afin que leur problème, qui dure depuis plus de huit années, soit résolu. “Le recours à la grève est un droit. Le siège de la Centrale syndicale est notre maison. Nous ne comprenons pas qu'on veuille nous déloger de là. Nous sommes déterminés à poursuivre notre action de protestation”. À cet effet, les grévistes comptent observer des sit-in quotidiens. De son côté, le secrétaire national chargé de la communication au niveau de l'UGTA, Rachid Aït Ali, affirmera que la Centrale syndicale n'a pas déposé plainte contre les grévistes. “Nous avons été contactés par les services de sécurité qui voulaient savoir où en était le dossier des travailleurs de l'Etusa et nous les avons informés que, pour nous, l'affaire est réglée. Ils n'ont donc fait que leur travail.” Pour rappel, des négociations entamées entre les représentants syndicaux des travailleurs licenciés et la direction de l'Etusa avaient abouti à leur réintégration dans l'entreprise en tant que nouvelles recrues, chose que réfutent catégoriquement les grévistes. W. L.