Dix-neuf ans après leur disparition, la ville de Guelma a ressuscité le temps d'une journée Kateb Yacine et Mustapha Kateb, au théâtre régional, qui a réuni les proches des défunts et des personnalités du monde des arts et de la culture, venus rendre hommage aux deux figures emblématiques de la scène culturelle algérienne. A cette occasion, des prix baptisés Kateb Yacine, institués par l'Association du tourisme et de l'animation culturelle de la wilaya de Guelma organisatrice de la manifestation, ont été décernés à des personnalités locales qui se sont distinguées par leur contribution au développement de la région. Le moment fort de l'hommage sera l'intervention de Fadila, la sœur de Kateb Yacine, qui a animé une conférence de presse. Kateb Yacine est né le 2 août 1929 à Constantine. Il intègrera l'école coranique avant de faire un passage à l'école française où il découvre et met en avant son côté créatif et critique. A cette période, alors que Kateb se trouve en troisième année et est âgé de 15 ans, les manifestations du 8 mai 1945 éclatent. Il participe à ces manifestations et sera marqué plus par l'injustice et l'ignominie du colonisateur que par les deux mois de prison auxquels il sera condamné. C'est à partir de cette date qu'il adhérera à la cause nationale. Il ne pourra reprendre ses études qu'à Annaba. Trouvant refuge dans les œuvres de Baudelaire et de Lautréamont et fou de passion pour sa cousine, il publiera plus tard, en 1946, son 1er recueil de poèmes, Soliloques, un événement qui marque le début de l'épopée de Kateb. Il ajoutera à son palmarès d'autres ouvrages, dont son plus grand succès, Nedjma, en 1956. Romancier, poète et dramaturge, Kateb Yacine était aussi résistant, anti-conformiste et militant pour toutes les libertés. Il devient une icône de la littérature algérienne dont l'écho dépasse les frontières. Kateb décède le 28 octobre 1989 à Grenoble. L'autre personnalité honorée, Mustapha Kateb (1920-1989), est l'un des piliers du théâtre algérien. Natif de Souk Ahras, c'est à l'âge de 18 ans qu'il fera ses premiers pas dans le 4ème art par le biais de la radio locale puis, au fil des ans, il peaufinera son savoir-faire pour devenir l'une des plus illustres personnalités du théâtre algérien. W. S.