«S'il s'avère que le Mossad est derrière ce crime, ce qui est à présent très vraisemblable, Interpol devrait émettre une notice rouge à l'encontre du chef du Mossad.» Le chef de la police de Dubaï a affirmé jeudi que le chef du Mossad devrait être arrêté dans le cas, hautement probable selon lui, d'une implication du service israélien du renseignement dans l'assassinat d'un cadre du Hamas dans l'émirat. «S'il s'avère que le Mossad est derrière ce crime, ce qui est à présent très vraisemblable, Interpol devrait émettre une notice rouge à l'encontre du chef du Mossad (Meir Dagan), car cela en ferait un meurtrier», a déclaré le général Dhahi Khalfan dans une interview à la télévision de Dubaï. Les notices rouges d'Interpol sont des avis de recherche en vue d'extradition visant des personnes recherchées par un Etat, selon le site Internet de l'organisation de coopération policière internationale. «Je parle du Mossad après qu'il a été révélé que sept suspects (...) vivaient en Israël depuis des années», a lancé le chef de la police. «Naturellement, la partie qui fait ce genre de chose en Israël, c'est le Mossad. Il envoie des commandos de tueurs et des groupes chargés de l'intimidation. Ce n'est pas la Paix maintenant», a-t-il ajouté, en référence au mouvement pacifiste israélien. La police de Dubaï a révélé que les membres du commando qui a mené l'opération détenaient pour six d'entre eux des passeports britanniques, pour trois autres des passeports irlandais, auxquels s'ajoutent un passeport français et un passeport allemand. Selon la presse israélienne, le commando a vraisemblablement usurpé l'identité d'au moins sept Israéliens détenteurs d'une double nationalité. Envoyer un «nombre si énorme» d'assassins relève de «la plus grande lâcheté et faiblesse», a poursuivi le chef de la police de Dubaï. Il a ajouté qu'il y avait d'autres noms à révéler, mais a dit que la police avait reçu l'ordre du dirigeant de l'Emirat, cheikh Mohammed ben Rached al-Maktoum, de ne rien rendre public avant d'en être absolument certain. Interpol a annoncé jeudi avoir émis des «notices rouges à l'encontre de onze individus internationalement recherchés» et «accusés par les autorités de Dubaï d'avoir coordonné et commis le meurtre». «Interpol ayant des raisons de penser que les suspects liés à ce meurtre ont usurpé les identités de personnes existantes, les notices rouges précisent que les noms utilisés étaient des couvertures pour commettre le meurtre», a indiqué l'organisation. Le général Khalfan a appelé à «la formation d'une équipe internationale constituée de représentants de la police des Emirats, de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Irlande et de l'Allemagne pour rechercher» les meurtriers. Les gouvernements britannique et irlandais ont convoqué jeudi les ambassadeurs d'Israël pour s'expliquer sur l'utilisation de faux passeports. La France a également demandé à Israël des explications, de même que Berlin. Mahmoud al-Mabhouh était accusé par Israël d'être l'un des principaux responsables d'un trafic d'armes iraniennes à destination de Ghaza. Selon le général Khalfan, Mabhouh faisait escale à Dubaï, en route pour la Chine puis le Soudan. Il a affirmé que le responsable palestinien n'avait pas respecté au cours de son bref séjour à Dubaï «les mesures de sécurité les plus élémentaires». «Notre enquête a révélé que le Mossad est impliqué dans le meurtre de (Mahmoud) al-Mabhouh. Il est certain à 99%, sinon à 100% que le Mossad est derrière l'assassinat», avait dit auparavant Dhahi Khalfan, à l'édition en ligne du journal The National, d'Abou Dhabi.