Interpol a émis des «notices rouges» à l'encontre de onze premiers suspects. Le général Dhahi Khalfan, le chef de la police de Dubaï, exhorte Méir Dagan, le patron du Mossad israélien, à assumer ses responsabilités et celle de son service dans l'assassinat dans la nuit du 19 au 20 janvier 2010 dans la chambre 230 de l'hôtel Al-Bustan Rotana à Dubai, de Mahmoud Abdel Raouf al-Mabhouh, un cadre dirigeant de Hamas. Il aurait été étouffé par les hommes du Kidon, le service action du Mossad, services secrets israéliens, après avoir reçu une décharge électrique. «Méir Dagan se doit d'admettre son crime (...) ou d'apporter un démenti catégorique à l'implication de son service. Qu'il s'assume, en homme», déclare Dhahi Khalfan à Emarat Al-Youm, un quotidien du gouvernement. Si la police de Dubaï continue son enquête avec la collaboration des officiers de l'Australie, d'au moins sept pays européens «impliqués» et des Etats-Unis, Interpol qui a émis des «notices rouges» à l'encontre de onze premiers suspects, à la mi-février, s'apprête à le faire pour les quinze autres suspects. Curieusement les «26» ont utilisé des passeports falsifiés de ressortissants européens et emprunté la véritable identité des détenteurs originaux. Israël qui affirmait la semaine dernière que rien ne prouve que ses services secrets soient impliqués, doit probablement revoir ses propos après les dernières découvertes de la police de Dubai. Selon son chef Dhahi Khalfan, elle dispose en sus des images captées par des caméras de surveillance, des écoutes téléphoniques, des traces d'ADN d'au moins un des assassins sur les lieux du crime et des empreintes digitales qui «permettent à 100%» d'identifier les meurtriers d‘al-Mabhouh». «Ce qui est sûr jusqu'à présent, c'est que la plupart des meurtriers dont les noms ont été annoncés (...) se trouvent en Israël et Dagan et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu seront tous les deux en tête des personnes recherchées par mandat international dès lors qu'il sera prouvé que le Mossad est l'auteur du meurtre», promet le chef de la police de Dubaï qui ne semble pas se rendre compte qu'au fil des jours, l'enquête devient «de plus en plus complexe» avec ses 26 suspects (dont six femmes) en sus des trois Palestiniens interrogés pour «complicité».