Une réunion de conciliation est prévue aujourd'hui entre les spécialistes et la tutelle à Alger. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière emboîtera-t-il le pas à son homologue de l'Education nationale qui a cédé aux pressions des enseignants grévistes? Rien n'est sûr. Aussi, les syndicalistes de la santé publique refusent de faire marche arrière. Entamée par les praticiens généralistes le 24 décembre 2009, et suivie par les spécialistes le 4 janvier 2010, la grève ouverte de la santé publique se poursuit toujours. Les adhérents généralistes du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) et les spécialistes du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), reprochent au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de ne pas avoir pris en considération leurs revendications. Bien qu'une réunion de conciliation a eu lieu jeudi dernier entre la tutelle et les praticiens spécialistes du Snpssp, le bout du tunnel s'avère encore loin pour les contestataires. Une deuxième réunion de conciliation entre les deux parties est prévue aujourd'hui à Alger pour tenter de trouver une issue à cette grève, selon le président du Snpssp. A rappeler qu'une réunion de conciliation, la première du genre depuis le début du conflit, a regroupé jeudi dernier le secrétaire général du ministère de la Santé et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp). Selon les chiffres des deux syndicats, le taux d'adhésion à la grève des médecins généralistes et spécialistes a atteint 81% sur le territoire national, touchant les CHU, les EPH et les Epsp. Le taux de participation le plus important a été enregistré à Annaba et Mostaganem, avec 92%, suivi d'Alger et Tizi Ouzou avec 90%. Le taux d'adhésion au débrayage ne descend pas sous le seuil de 65% au niveau des autres wilayas. Il est à rappeler qu'un service minimum a été assuré dans l'ensemble des établissements de santé, notamment au niveau des urgences. Une grande marche vers le siège de la Présidence de la République, en blouses blanches, est prévue pour ce mercredi à Alger. Des rassemblements similaires auront lieu le même jour à Oran, Constantine, Annaba et Ouargla. Les médecins grévistes réclament de meilleures conditions salariales. Ils souhaitent, notamment la révision de leur statut particulier, l'ouverture de discussions sur le régime de leurs indemnités, ainsi que l'octroi d'un quota de logements de fonction. Les protestataires demandent l'ouverture de négociations avec le ministère de la Santé, en présence de représentants de l'Inspection du travail et ceux de la Fonction publique. En Algérie, le secteur de la santé publique emploie quelque 30.000 médecins dont 8500 spécialistes.