Une autre rencontre est prévue aujourd'hui à Alger entre les praticiens généralistes et le ministère de la Santé. La grève ouverte des praticiens de la santé publique se poursuit toujours. Il aurait fallu seulement trois mois de débrayage pour que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ouvre les portes du dialogue avec les médecins grévistes. A ce propos, la tutelle s'est réunie lundi dernier avec les deux syndicats des généralistes et des spécialistes, séparément. Certes, ces rencontres n'avaient abouti à aucun résultat tangible, mais il demeure que les deux parties antagonistes affichent une volonté commune de relancer ce secteur bloqué par le plus long des débrayages. Ainsi, une rencontre entre le Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp) et le ministère de tutelle, aura lieu aujourd'hui à Alger. C'est ce qu'a indiqué à L'Expression, le président du Snpsp, joint hier par nos soins. Selon l'interlocuteur, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière vient de se rendre compte que le dialogue avec l'ensemble des acteurs est un déterminant majeur d'une bonne gouvernance, a fortiori dans le secteur de la santé. Pour cela, «il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de concertation qui entraînent l'adhésion autour des projets de l'établissement et préviennent les conflits socioprofessionnels». Suite à cette prise de conscience, bien que tardive, le ministère de la Santé a appelé tous les directeurs des établissements de santé et les directions de santé publique (DSP) à «élaborer un calendrier de rencontres périodiques avec l'ensemble des partenaires sociaux sans exclusivité». Grâce à cette ouverture du dialogue, les Syndicats des spécialistes et des généralistes avaient décidé, faut-il le rappeler, de reporter à une date ultérieure le rassemblement prévu aujourd'hui mercredi devant la présidence de la République à Alger. «Ce qui nous a encouragé à mettre un peu de relâche dans notre mouvement est la bonne volonté affichée par le représentant personnel du président de la République, également secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem que nous avions rencontré la semaine dernière», dira le président du Snpsp, le Dr Lyes Mérabet. Et d'enchaîner: «Abdelaziz Belkhadem nous a promis de saisir le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et de faire en sorte de réunir rapidement les éléments nécessaires pour une sortie de crise.» Le président du Snpsp a fait savoir, au passage, que «le Snpsp a convoqué le conseil national du syndicat pour tenir une réunion le 9 mars prochain». L'objectif de cette réunion consiste à revenir sur l'évaluation et les propositions d'actions pour le suivi du mouvement, a-t-il précisé. Sur un autre registre, l'interlocuteur s'est dit satisfait du taux de suivi de la grève atteignant «les 80% malgré les pressions de l'administration qui ont légèrement baissé grâce à l'ouverture de dialogue par la tutelle». A ce titre, les grévistes dénoncent fermement «toutes les formes d'entraves au libre exercice du droit syndical et du droit de grève exprimées dans l'interférence et l'injonction de l'administration centrale et déconcentrée, dans le fonctionnement des organisations syndicales».