Un rassemblement aura lieu devant le Palais du gouvernement, mercredi prochain à Alger. Pas de marche arrière. Les praticiens spécialistes et généralistes de la santé publique maintiennent toujours le débrayage. «Cela fait huit semaines de grève pour les praticiens généralistes et six semaines pour les spécialistes et nous sommes prêts à aller au-delà», s'écrie le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le Dr Mohamed Yousfi. S'exprimant au cours d'une conférence de presse animée conjointement avec le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Merabet, hier à Alger, l'orateur a déclaré que «la grève est maintenue dans sa forme actuelle avec un service minimum assuré». Evoquant le sit-in ayant eu lieu mercredi dernier devant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière en présence des représentants des wilayas du Centre, le Dr Yousfi a fait savoir que «les agents du même établissement leur ont fermé la porte». Une preuve que les pouvoirs publics demeurent aphones, souligne-t-il, avant d'ajouter que «malgré cela, nous restons ouverts à un dialogue serein et sérieux qui obéit à la réglementation d'une réunion de conciliation avec la tutelle, la Fonction publique et le ministère des Finances». L'intervenant a fait savoir qu'une demande d'audience a été déposée mercredi dernier au niveau de la présidence de la République «dans l'attente d'une réponse, bien sûr». Le président du Snpssp a rappelé, au passage, que ni la commission de santé au niveau de l'Assemblée populaire nationale ni même le Sénat que «nous avions saisis pour nous aider, n'auraient donné de suite à nos demandes». Prenant la parole, le Dr Merabet a déploré le mépris et le laxisme affichés par la tutelle. «C'est ce qui va nous pousser à poursuivre notre combat pour nos droits. Ainsi, nous allons tenir un rassemblement devant le Palais du gouvernement à Alger, mercredi prochain. Une délégation composée des deux syndicats sera présente pour rencontrer le Premier ministre, sinon ses collaborateurs.» Selon le conférencier, le secteur de la santé publique a toujours été perturbé même avant de passer à l'action de la grève ouverte. «Est-ce qu'ils attendent qu'on brûle des pneus ou bien qu'on bloque la route pour obtenir nos droits?», s'interroge-t-il. Et d'enchaîner: «A chaque fois que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière dit par la voix du ministre que les portes du dialogue sont ouvertes, on nous renvoie toujours au conflit et à la case départ.» Répondant à une question en rapport avec l'augmentation des salaires qui est en négociation entre l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et le patronat, le Dr Merabet a déclaré que cette augmentation ne concerne pas les praticiens de la santé publique. Par ailleurs, le président du Snpsp a rappelé que les revendication des médecins grévistes s'articulent autour de «l'amendement du décret exécutif paru au Journal officiel n°70 du 29 novembre 2009, car il faut le remettre en conformité avec ce qu'on a discuté avec les pouvoirs publics». La deuxième revendication, essentielle pour l'intervenant, est le régime indemnitaire «qui doit être élaboré en associant le partenaire social». Les protestataires réclament également un week-end adapté au week-end semi-universel, récemment adopté par l'Algérie. En outre, le Snpsp et le Snpssp estiment que les médecins ont le droit de bénéficier de la cessibilité du logement de fonction, à l'image des autres salariés de la Fonction publique. Plus loin, les grévistes dénoncent fermement «toutes les formes d'entraves au libre exercice du droit syndical et du droit de grève exprimées dans l'interférence et l'injonction de l'administration centrale et déconcentrée, dans le fonctionnement des organisations syndicales».