Un grand hommage a été rendu vendredi au chantre de la musique hawzie, le défunt cheikh Abdelkrim Dali, à l'occasion du 32e anniversaire de sa mort. A cette occasion, une soirée musicale andalouse a été animée à la Maison de la culture Abdelkader-Alloula de Tlemcen par la troupe El Kortobia dirigée par cheikh Boukli en plus de chanteurs hawzi et andalou, Toufik Benghabrit et Taleb Bendiab Abdelhamid, qui se sont succédé sur la scène pour reprendre quelques interprétations du riche répertoire hérité de feu Abdelkrim Dali. Historiens, musiciens et chanteurs interprètes, ont pris part, par ailleurs, à une table ronde destinée à revisiter la vie,le parcours musical et les oeuvres de ce maître de la musique hawzi algérienne. Cheikh Abdelkrim Dali né à Tlemcen en 1914 est issu d'une famille de mélomanes. Il s'intéressa très jeune à la musique, et son talent fut découvert par cheikh Omar Bekhchi. Au cours de son long parcours musical, cheikh Abdelkrim Dali avait côtoyé les grands maîtres de la musique andalouse et hawzi de Tlemcen, notamment Abdesslam Bensari frère de Larbi Bensari, Bendali Yahia, cheikh Boudalfa, cheikha Tetma et autres grands chantres qui représentaient l'école tlemcenienne de la musique classique algérienne. Cheikh Abdelkrim Dali, qui jouait de plusieurs instruments musicaux dont le luth, le violon et autres, s'installa dès les années 40 à Alger. Après l'indépendance il se consacra à la composition de chants patriotiques et religieux et participa à plusieurs semaines culturelles à l'étranger. En 1976, deux ans avant sa mort (1978), cheikh Abdelkrim Dali accomplit le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam et à son retour, il composa un grand poème symphonique intitulé Rihla Hidjazia qui fut, avec sa fameuse chanson sur l'Aïd El Adha, le couronnement de plusieurs années de musique et de labeur et où l'on retrouve tout son savoir et talent musicaux.