Admettant le fait, les autorités locales se déclarent incapables de régler le problème. S'il est une région où le transport fait énormément défaut, c'est incontestablement Makouda, une daïra située à quelque 15 kilomètres de la ville de Tizi Ouzou. Parallèlement aux difficultés de rejoindre le chef-lieu de wilaya, les localités de cette daïra trouvent toutes les peines du monde à se joindre entre elles. Depuis près de deux décennies, les citoyens souffrent affreusement de l'absence de lignes de transport reliant les villages et le chef-lieu de leur circonscription. Composée de deux communes, la daïra de Makouda est inaccessible pour les populations qui doivent s'y rendre quotidiennement pour des nécessités administratives. Malgré un réseau routier très dense, la connexion entre les villages de la commune de Makouda et Boudjima, il n'existe aucune ligne de transport les reliant. Contactées, les autorités locales admettent le fait mais se disent incapables de régler le problème. En effet, bien que les populations ont des possibilités d'assurer le transport public, il n'en demeure pas moins que la création de ces lignes de transport locales est à la charge des services concernés de la wilaya. L'absence de cette initiative pour le moins injustifiée, se trouve également à l'origine de l'apparition des transporteurs clandestins. En effet, des dizaines de fourgons sillonnent les deux communes anarchiquement sans pouvoir assurer un transport régulier pour les villageois. Sur un autre plan, la défaillance des services publics de transport a permis l'apparition de ces fraudeurs qui mettent quotidiennement la vie des populations en danger. Car en effet, sans assurance, les fourgons ne sont pas pourvus de couverture de risques en cas d'accident. Sur un autre plan, travaillant dans la clandestinité, ce grand nombre de véhicules échappe à l'imposition fiscale. Le Trésor public se trouve donc pénalisé par ces fuites dont les seuls responsables ne sont autres que ceux qui ne veulent pas créer administrativement des lignes locales. De fil en aiguille, cette absence de volonté de la part des services de transport de la wilaya à créer des lignes empêche également les jeunes en mesure d'acquérir des véhicules appropriés les laissant sans justification en proie au chômage. Il s'avère donc que la souffrance des villageois n'a comme origine qu'un petit formulaire administratif instituant l'existence d'une ligne de transport. Il apparaît également que cette difficulté de déplacement engendre dans son sillage d'autres misères comme le chômage avec comme corollaire, ses conséquences et la liste est infinie. En fait, c'est une véritable question de bon sens et de responsabilité qui est posée.