Les émeutes, la grève des enseignants et la peine de mort sont les sujets évoqués par Bouabdallah Ghlamallah. Le bras de fer qui persiste entre les enseignants et le ministère de l'Education faisant craindre le spectre de l'année blanche a fait réagir hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah. «En tant que parent d'élève, j'estime qu'il ne faut pas hypothéquer les droits de 8 millions d'élèves au profit d'intérêts étroits de quelques personnes.» C'est en ces termes que s'est exprimé le ministre qui arbore la casquette de parent d'élève. Cette déclaration a été faite hier à Alger en marge de la 11e semaine du Saint Coran tenue sous le thème de la nation et de la citoyenneté en Islam. Le ministre a imputé aux enseignants la responsabilité du pourrissement de la situation, ce qui conduirait droit à une année blanche. L'argument du ministre procède d'un calcul arithmétique. Il indique que les intérêts de 500.000 personnes travaillant dans les établissements scolaires ne devrait pas prendre le pas sur ceux de 8 millions d'élèves. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, présent hier à Dar El Imam, a refusé de s'exprimer sur cette question d'actualité. Il n'a pas voulu aborder des dossiers ne faisant pas partie de l'ordre du jour de la rencontre. Ghlamallah a révélé que son département a contribué à mettre fin aux émeutes de Diar Echems à Alger en actionnant les mosquées. Les autorités ne tiennent pas leurs promesses, ce qui pousse la population à s'exprimer par le biais des émeutes. Les deux ministres ne se sont pas exprimés davantage sur le conflit dans le secteur de l'éducation. C'est le statu quo qui prévaut actuellement. Certains pensent que cela serait dû au fait que le ministère de tutelle et les syndicats campent sur leurs positions respectives. Le bras de fer opposant le ministère de l'Education nationale aux syndicats s'est durci davantage en conduisant à l'impasse. Aucune des deux parties n'est prête à faire des concessions. Par voie de conséquence, l'année scolaire risque d'être compromise et les élèves seront les seuls perdants. Les deux organisations syndicales, à savoir le Cnapest et l'Unpef, entament leur troisième semaine de grève reconductible et initiée depuis le 24 février dernier. Le ministère estime que la grève est injustifiée. Certains observateurs vont jusqu'à dire qu'il sera impossible de rattraper le retard généré par les grèves cycliques. La question de la peine capitale est un autre débat sur lequel le ministre a voulu intervenir. «Je m'inscris contre l'abrogation de la peine de mort», a indiqué le ministre. Et d'ajouter qu'«il faut laisser les choses telles qu'elles sont». Autrement dit, il préconise de continuer à prononcer les condamnations capitales tout en respectant le moratoire sur leur exécution, comme c'est le cas en Algérie depuis 1993. «L'abrogation de cette peine dépend de l'évolution de la société», justifie l'orateur. Qu'en est-il du projet de la Grande mosquée d'Alger? 44 entreprises étrangères et deux locales ont proposé leurs services pour la construction de ce lieu de culte. La désignation des entreprises de réalisation est reportée au 14 mars prochain.