Des lettres dont la provenance demeure douteuse ont été authentifiées. Elles émanent d'Algériens membres actifs du réseau terroriste de Ben Laden. Un journal arabophone paraissant à Londres, citant des femmes de prisonniers, a indiqué, hier, que des «Afghans algériens» détenus à Guantanamo se sont enfin manifestés en envoyant des lettres à leur famille. Les femmes, toutes des Bosniaques musulmanes, ont estimé que les lettres, «ne contenant aucun détail sur les conditions de détention, ni l'endroit d'où elles ont été envoyées», «pourraient signifier que les détenus ne sont plus à Guantanamo où les conditions sécuritaires sont telles qu'il est même défendu de communiquer avec le monde extérieur, ni même d'écrire une lettre ou de se faire assister par un avocat». Le plus curieux dans cette affaire, c'est que les femmes des détenus résidant en Algérie n'ont rien reçu. L'Algérie, qui a entrepris une vaste coopération avec les Etats européens et les USA dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, va même récupérer des Français déchus de leur nationalité d'emprunt suivant des décrets montrant que le Vieux Continent, la France notamment, veut coûte que coûte, se débarrasser de ces hôtes par trop encombrants. Les groupes d'Afghans algériens membres du réseau d'Al-Qaîda, en outre, ont toujours été entourés par un épais rideau de fumée. Très peu d'informations ont filtré sur le nombre de nos concitoyens qui ont pris part à la guerre contre l'Armée rouge durant les années 80, et encore moins sur le nombre et le parcours de ceux qui ont été envoyés à partir d'ici et qui sont rentrés pour prendre la tête des plus sanguinaires groupes islamistes en activité en Algérie. Un secret encore plus impénétrable entoure le fameux groupe d'Algériens restés en Afghanistan, sous le régime sordide des Talibans. Certains, dit-on, faisaient même partie de la garde prétorienne de Ben Laden. Parmi les centaines de prisonniers détenus par l'armée US à Guantanamo, figurent plusieurs Algériens. Après des interrogatoires très poussés, certains d'entre eux ont pu être transférés soit aux USA, soit dans certains Etats européens par où ils avaient transité et dont ils détiennent la nationalité. La plupart, apprend-on, auraient opté pour la nationalité bosniaque, un pays où les musulmans sont nombreux, où le «djihad» international avait été déjà organisé et où il était très facile de prendre femme, de s'établir et de devenir citoyen bosniaque à part entière. C'est ce moment qu'a choisi Ben Laden, ou d'autres personnes agissant au nom de son réseau de terroristes internationaux, pour «appeler au djihad» le peuple afghan contre ce qu'il qualifie «d'occupation illégale». Le message, paru hier sur le site Internet d'Al-Qaîda, «prédit une chute inéluctable des Etats-Unis d'Amérique». Sans être une réponse directe à l'appel de Ben Laden, une annonce de la plus haute importance a été faite le même jour par un haut officier de l'armée US. Le général Tommy Franks, commandant central de l'armée américaine, a, en effet, annoncé, hier, que «la présence américaine en Afghanistan pourrait durer plus longtemps que prévu». Le bourbier dans lequel s'était enfoncée l'Armée rouge est encore vivace dans les mémoires. Les aides militaires et financières, quasi incommensurables, accordées aux islamistes radicaux du temps où il fallait venir à bout du communisme quel qu'en soit le prix, commencent à présenter leurs factures.