L'organisation terroriste menace d'exécuter les otages si ses exigences ne sont pas satisfaites. Les activistes d'Al Qaîda risquent de croupir longtemps dans les geôles mauritaniennes. Al Qaîda est dans une mauvaise passe avec la Mauritanie. Le chantage du groupe d'Abou Zeid détenant le couple italien depuis le 18 décembre 2009 bute sur le niet de la Mauritanie qui refuse de négocier avec les terroristes d'Aqmi. «Le président, le général Abdelaziz, ne permettra pas des négociations avec les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique, parce qu'ils ont les mains tachées du sang de martyrs de l'Armée nationale», a affirmé, lundi, dans une déclaration à la presse internationale, Dieh Ould Kleib, responsable du parti au pouvoir en Mauritanie. Le même responsable a expliqué qu'il n'y a pas lieu de faire la comparaison entre la Mauritanie et le Mali dont les autorités ont libéré 4 terroristes pour obtenir la libération de l'otage français, Pierre Camatte, au terme d'un pseudo-procès. L'Algérie et la Mauritanie se trouvent sur la même longueur d'onde sur cette question du troc avec les terroristes-ravisseurs. En représailles, les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs à Bamako. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a déclaré récemment à Mascate que la «décision du Mali ne sert pas la région, ni sa stabilité, ni le combat mené contre le terrorisme». Contrairement au Mali, la Mauritanie refuse toute négociation avec Aqmi. «Je pense que nos frères maliens se sont placés hors de l' arène du combat contre le terrorisme, ce qui nous amène à douter de leur qualité de partenaire dans cette lutte», souligne Dieh Ould Kleib qui exhorte, allusion à l'Espagne et l'Italie, les pays occidentaux à ne pas adopter la politique du «deux poids, deux mesures» en refusant de négocier avec les terroristes et en exigeant que les autres le fassent. «La responsabilité de la mort ou de la vie de l'otage italien, Sergio Cicala et de son épouse enlevés en Mauritanie, incombe entièrement au gouvernement de son pays, l'Italie» a conclu Ould Kleib. Pour rappel, Aqmi qui détient 5 autres otages dont 3 Espagnoles et 2 Italiens, exige la libération de 4 de ses activistes détenus en Mauritanie accompagnée éventuellement par le versement discret d'importantes rançons. L'ultimatum relatif à l'exécution de l'otage italien a pris fin lundi dernier. Si l'Espagne a entrepris des démarches pour le versement de 5 millions d'euros aux ravisseurs pour la libération de 3 de leurs compatriotes, l'attitude de l'Italie sur la suite à donner au dernier message d'Aqmi, n'est pas encore connue. Par ailleurs, dans son engagement contre les groupes d'Aqmi écumant le Sahel, l'armée mauritanienne a marqué un point. Selon la télévision, l'armée a tué trois éléments du groupe armé et fait vingt prisonniers lors d'un accrochage qui a eu lieu le week-end dernier près des frontières maliennes. Le groupe armé escortait une cargaison de drogue, est-il affirmé. Le nombre d'individus constituant ce groupe et la nature de leurs armes dénotent l'importance de ce convoi et le degré de la connexion et coordination qui existent entre les narcotrafiquants et les organisations terroristes. L'armée a également saisi une quantité considérable de munitions de divers calibres et six véhicules tout-terrain, dont trois chargés de drogue dure en plus d'un camion transportant cinq tonnes de drogue, du carburant et du matériel logistique, a indiqué la télévision mauritanienne. Parmi les équipements présentés à la télévision figurent des appareils téléphoniques satellitaires, des armes lourdes, des fusils d'assaut et des appareils GPS.