Création de 50 000 nouveaux postes d'emploi au profit de licenciés dans l'enseignement, sans concours préalable, pour remplacer les enseignants radiés. Outre la radiation des enseignants, Benbouzid déclare que le syndicat « qui refuse de se conformer à la décision de justice et de reprendre à partir d'aujourd'hui (dimanche) sera poursuivi en justice au nom du gouvernement en vue d'une dissolution définitive ». Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, semble décidé à mettre fin à la grève des enseignants, quels qu'en soient les moyens. Lors d'une conférence nationale des directeurs de l'éducation de wilaya, consacrée à l'application des décisions du gouvernement relatives à la grève des enseignants, M. Benbouzid a usé d'un ton intransigeant, promettant aux élèves et à leurs parents d'éviter l'année blanche. Dans une allocution reprise par l'APS, M. Benbouzid a affirmé qu' « il n'y aura pas d'année blanche et qu'il n'était pas question de compromettre un droit constitutionnel consacré par le peuple algérien », en réponse aux partisans du maintien de la grève. Pour éviter un scénario catastrophique notamment pour les candidats aux examens de fin d'année, les pouvoirs publics ont eu recours à des mesures extrêmes. Décidé à radier les enseignants récalcitrants de la nomenclature de la Fonction publique, le ministre a annoncé l'installation de trois commissions : la première au niveau de la justice, présidée par le Premier ministre, la seconde composée de tous les walis et présidée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, alors que la troisième est constituée des secteurs de l'éducation nationale et de la Fonction publique, en vue de résoudre les problèmes inhérents au remplacement des enseignants qui n'auront pas rejoint leur poste de travail, après deux préavis, à compter de dimanche. Il a, par ailleurs, annoncé la création de 50 000 nouveaux postes d'emploi au profit de licenciés dans l'enseignement, sans concours préalable. Cette situation prend les allures d'un remake. Ce même scénario avait été joué en 2003, lors de la longue grève des enseignants du secondaire, initiée en ce temps-là, par le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) de feu Osmane Redouane et le Conseil des enseignants du secondaire (Cnapest), alors dirigé par Meziane Meriane. On se souvient alors que beaucoup d'élèves avaient refusé de suivre les cours des enseignants remplaçants. Qu'importe, le ministre de l'Education insiste sur la « détermination » du gouvernement à « ne ménager aucun effort pour régler définitivement ce problème ». Boubekeur Benbouzid persiste à juger totalement « injustifiées » les actions de protestation des enseignants. Il qualifie de « suffisantes », voire « consistantes » les augmentations de salaire accordées aux enseignants, qui s'élèvent à 420 milliards de dinars. Il a réaffirmé que les augmentations annoncées en faveur des enseignants seront appliquées le mois de mars en cours, précisant que les taux varient entre 29 et 33% et qu'il « est inconcevable de douter des décisions prises par le gouvernement ». Le dossier des œuvres sociales en suspens Le ministre ajoute, dans sa missive en guise de stratégie de faire échec au spectre de l'année blanche, que les classes de deuxième année secondaire seront prises en charge par les enseignants suppléants et que les classes d'examen seront assurées par les enseignants de deuxième année secondaire. Ceci et de préciser que tout dialogue ou débat avec les syndicats grévistes « sont tributaires de leur annonce officielle de l'arrêt définitif de la grève et de la reprise du travail ». La menace ne s'arrête pas là, puisque Benbouzid déclare que le syndicat « qui refuse de se conformer à la décision de justice et de reprendre le travail à partir d'aujourd'hui (dimanche) sera poursuivi en justice au nom du gouvernement en vue d'une dissolution définitive ». Par ailleurs, le premier responsable du secteur a appelé les directeurs de l'éducation à l'encadrement et à la prise en charge psychologique des élèves particulièrement ceux des classes d'examen. Il invite les enseignants à ne pas accélérer les cours notamment pour les élèves des classes d'examen, en notant aussi que « les épreuves du baccalauréat ne porteront que sur les cours effectivement dispensés pendant l'année scolaire ». Evoquant l'autre point des revendications des enseignants, à savoir le dossier des œuvres sociales, Benbouzid a indiqué qu'il s'agit d'un point « resté en suspens depuis plus de 25 ans et qu'il est du ressort de l'UGTA et non pas du ministère ». Ceci et de lâcher : « Il est temps que la loi soit appliquée avec rigueur... Notre détermination n'a d'égale que la défense des droits de nos enfants à l'éducation. »