La production nationale de fleurs s'avère «très insuffisante» et les serres en verre inexistantes. «C'est le temps de la dèche!», s'est exclamé un fleuriste de Kouba, de renom et néanmoins horticulteur. Les gens réfléchissent à deux fois avant de se permettre une rose à 80 DA, produite localement ou à 100 DA et plus pour celle importée de Hollande comme la tulipe, d'ailleurs. Le prix unitaire d'un oeillet est sensiblement similaire et la majestueuse et élégante fleur «oiseau du paradis» coûte 60 à 70 DA. Ces prix, en effet, ne sont pas à la portée de tout le monde et n'encouragent guère le père de famille qui a d'autres impératifs pour clore (encore) une journée de dépenses. La demande n'est pas à la hauteur de l'offre presque généreusement proposée, s'accordent à dire les fleuristes approchés par L'Expression. Ainsi, ce n'est pas le «rush» chez les fleuristes d'Alger. Ils sont pourtant prêts depuis deux semaines, leurs étalages regorgent de fleurs de différentes essences. Des achats spéciaux ont même été effectués par les marchands en prévision de cette journée, préparant les accessoires (cellophane, étiquettes de voeux autocollantes imprimées, rubans...), pour accueillir les éventuels clients qui voudront «cueillir» une fleur (avec des épines) pour l'offrir à leurs dames. Mais une petite virée chez quelques-uns d'entre eux, nous renseigne sur la toute relative habitude d'offrir une rose (importée) ou un oeillet à une dame en cette journée mémorable du 8 Mars, dont, soulignons-le, on célébré le centenaire cette année. Certes, de petites commandes communes ont été faites par des entités professionnelles, mais rien de fameux, précisent-ils. Le fleuriste de Kouba, consulté, horticulteurs de père en fils, a regretté que «de nos jours, l'Algérien soit devenu un tube digestif ambulant.» Aussi, affirme-t-il, moqueur: «Entre un casse-croûte frites-omelette et une fleur, le choix est vite fait.» L'acte d'offrir des fleurs se limite aujourd'hui, aux jours d'anniversaire, de mariage et de moins en moins à la décoration de la voiture de la mariée, ajoute notre interlocuteur. Voulant en savoir un peu plus sur la profession, il a été relevé que tous ces «artistes» estiment que le métier qu'ils exercent, «ne s'apprend pas. Il est inné, on le porte en soi, c'est un don...» D'aucuns regrettent que l'activité d'horticulture pratiquée chez nous s'avère «très insuffisante». Les fleurs sont souvent cultivées en plein air et les serres en plastique ne sont pas tout à fait conformes aux exigences rigoureuses de cette culture délicate et particulière. Celle-ci nécessite, selon eux, des serres en verre avec acclimatation adaptée, irrigation aérienne et souterraine avec un taux de PH (humidité) équivalant au sol. Elles doivent disposer d'un toit ouvrant dont la manoeuvre est réglée par un ordinateur obéissant à une acclimatation appropriée. Une seule serre en verre existe à Alger. De conception simple, elle est destinée aux cultures des fleurs en pot et aux plantes d'intérieur ou d'ornement. Elle date d'une vingtaine d'années et fut construite par des Belges.