L'annonce survient quelques heures avant une visite en Israël du vice-président américain Joe Biden au cours de laquelle Israéliens et Palestiniens devraient s'engager à ouvrir des discussions indirectes. Israël a donné son feu vert pour 112 logements dans la colonie de Beitar Ilit, en Cisjordanie, en dépit du moratoire de la construction dans les implantations juives, a annoncé hier le ministre de l'Environnement à la radio. Cette annonce survient quelques heures avant une visite en Israël du vice-président américain Joe Biden au cours de laquelle Israéliens et Palestiniens devraient s'engager à ouvrir des discussions indirectes pour tenter de relancer le processus de paix. «A la fin de l'an dernier, le gouvernement a décidé d'un gel de la construction, mais cette décision prévoyait des exceptions en cas de problèmes de sécurité pour les infrastructures sur les chantiers qui avaient commencé avant ce gel», a expliqué à la radio militaire le ministre de l'Environnement Gilad Erdan. «Tel est le cas à Beitar Eilit», un colonie proche de Bethléem, au sud de Jérusalem, a ajouté M.Erdan, un proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu. M.Erdan s'est efforcé de minimiser le possible impact de cette décision sur la visite du vice-président américain. «La secrétaire d'Etat Hillary Clinton ainsi que le vice-président Biden savent que l'essentiel est que le Premier ministre (Netanyanu) est prêt à tout moment à engager des négociations directes, qu'il a autorisé la levée de barrages routiers en Cisjordanie et qu'il a décidé d'un gel de la construction de logements», a souligné M.Erdan. «En revanche, Mahmoud Abbas (président de l'Autorité palestinienne») veut limiter les négociations indirectes à quatre mois après avoir posé des conditions sans précédent pour accepter le dialogue pendant des mois. Ce n'est pas de cette façon que l'on mène des discussions de paix, a accusé le ministre israélien. Le secrétaire général de la Paix Maintenant, un mouvement opposé à la colonisation, Yariv Oppenheimer, a dénoncé la décision du gouvernement israélien. «Le gouvernement doit comprendre que ce genre de décisions ne fait qu'éloigner encore une solution de deux Etats pour deux peuples (israélien et palestinien) qui risque de devenir obsolète», s'est inquiété M.Oppenheimer. La Paix Maintenant avait précisé le mois dernier que la construction de logements s'est poursuivie dans un quart des implantations de Cisjordanie en dépit du «gel» - en fait un moratoire limité et temporaire - de 10 mois décrété par le gouvernement à la fin novembre. Ce moratoire ne concerne ni Jérusalem-Est, ni les 3000 logements qui étaient en chantier en Cisjordanie, ni l'érection d'édifices publics (synagogues, écoles, hôpitaux). Au total, quelque 300.000 Israéliens vivent dans les colonies de Cisjordanie occupée, non compris Jérusalem-Est. Les Palestiniens ont rejeté ce moratoire et réclament un gel total de la colonisation, y compris à Jérusalem-Est, à majorité arabe et occupée en 1967. Sous la pression notamment des Etats-Unis, le président Mahmoud Abbas s'est dit prêt à des «négociations de proximité», autrement dit des discussions indirectes, par l'intermédiaire de l'émissaire américain George Mitchell, en visite actuellement dans la région et ce, pendant une période n'excédant pas quatre mois.