Le ministère britannique de l'Intérieur se prononcera le 31 mars sur l'extradition de Khalifa, mais cette décision pourrait faire l'objet d'appel. Le suspense autour de l'extradition de Abdelmoumen Khalifa, reste entier. Pour preuve, la duplicité caractérisant la réponse des autorités britanniques à la demande d'extradition formulée par l'Algérie. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a indiqué avant-hier, à Alger que «le ministère britannique de l'Intérieur se prononcera le 31 mars sur l'extradition de Abdelmoumène Khalifa, mais cette décision pourrait faire l'objet d'appel». Brandie tel un chantage, la remise de Khalifa aux autorités judiciaires algériennes ne semble pas être la priorité de l'heure. Le plus important pour l'Algérie est que «nous avons obtenu une décision de justice», avait déclaré le ministre en décembre dernier, ajoutant que «le reste relève de la procédure administrative». Rappelant que l'Algérie avait obtenu une décision de la justice britannique concernant l'extradition de Khalifa, le ministre algérien a précisé que le ministre britannique de l'Intérieur avait demandé un délai à trois reprises. Néanmoins, dans cette déclaration à la presse, faite à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le premier responsable du département de la Justice n'était pas sûr que l'extradition sera obtenue définitivement. «La décision qui sera prononcée le 31 mars, pourrait être la dernière.» Pour rappel, la justice britannique avait accepté d'extrader Abdelmoumen Khalifa et de le remettre aux autorités judiciaires algériennes, lors de la séance tenue le 25 juin dernier au tribunal de Westminster à Londres. A l'issue de cette décision, le juge Timothy Workman avait estimé que l'extradition de Khalifa «ne contrevenait pas à la Convention internationale des droits de l'homme». Cependant, si la demande algérienne est acceptée dans la forme, le fond semblerait faire l'objet d'un examen approfondi. Juste après la décision du 25 juin dernier, un communiqué du département de la Justice, a explicité le fait que la décision d'extradition «a été prise suite à une série de procédures qui ont abouti à l'annonce de l'acceptation de la demande algérienne en la forme». Par la suite viennent l'examen de l'objet de la demande, la vérification des pièces à conviction. Enfin, la décision finale sera soumise à des conditions qui garantissent un jugement équitable du concerné devant les tribunaux algériens. La demande algérienne d'extradition de Khalifa, rappelle-t-on, est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. Pour mémoire, Khalifa a été jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné par contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes économiques en relation avec la gestion d'El Khalifa Bank. Il s'était réfugié au Royaume-Uni en 2003 et fut arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. Le parquet de Nanterre avait ouvert en 2003 une information judiciaire pour abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée.