Les bénéficiaires des logements sociaux de la commune de Béjaïa squattés depuis le mois d'avril 2001, lors des événements qui ont secoué cette municipalité, reviennent à la charge, dès aujourd'hui, en organisant une marche pacifique au chef-lieu de la wilaya. Dans une déclaration qui nous a été remise récemment, ils appellent au soutien de la population pour peser de tout son poids et amener l'autorité publique à «l'application du verdict rendu par la cour de Béjaïa le 03 octobre dernier relatif à l'expulsion des indus occupants». L'interpellation s'adresse également aux partis en lice pour les locales et ceux qui rejettent ce même scrutin pour «mettre fin au calvaire des bénéficiaires légitimes de ces logements sociaux». Intervenant dans une conjoncture de pré-campagne pour les locales, le dossier des logements squattés, sera incontestablement le thème le plus important pour le choix des citoyens. Aussi bien chez les partisans du boycott que chez les partis en lice, cette épineuse affaire, qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, sera bien exploitée par les uns et les autres avec, évidemment, des objectifs différents. Si pour le front antivote, ce sera une aubaine pour éclabousser le FFS et les pouvoirs publics fortement hantés par l'abstention, il n'en est pas de même pour les participants qui ont l'occasion de s'exprimer sur ce sujet et annoncer les solutions préconisées. A cet effet, nous avons contacté les principaux partis en lice dans la commune de Béjaïa. Le FFS a déclaré, par la voix de M.Chabatti, maire sortant et actuelle tête de liste à l'APC, «soutenir l'initiative» en expliquant: «En tant que maire, on exige l'application de la loi dans toute sa vigueur. Je suis contre le maintien du pourrissement. Ce problème n'est plus celui de l'APC depuis que la commission de wilaya a statué sur la liste.» Revenant sur les initiateurs de cette manifestation de mécontentement, le maire sortant de la commune de Béjaïa dira: «Ce sont des gens qui sont titulaires d'une décision d'attribution, qui ne demandent que l'application de la loi et le rétablissement de leurs droits.» Parlant «des indus occupants», notre interlocuteur, préconisera «chacun doit rejoindre sa commune. Pour ceux qui résident à Béjaïa, les portes de la mairie restent ouvertes pour discuter et rétablir ceux d'entre eux qui se sentent lésés» avant de conclure: «A titre de soutien je serai parmi les marcheurs». De son côté, M.Mouzaoui, mouhafedh du FLN à Béjaïa, s'est contenté de rappeler la position de son parti, déjà exprimée par rapport à cette affaire: «Le FLN reste favorable à la restitution de ces logements sociaux aux bénéficiaires figurant sur la liste rendue publique par les autorités locales ainsi qu'à la prise en charge des citoyens squatters qui sont réellement dans le besoin.» Au-delà de la position des uns et des autres sur cette affaire, il y a lieu de souligner son caractère délicat qui demandera beaucoup d'intelligence pour aboutir à une solution qui arrangerait les deux protagonistes. Les réponses qu'auront à apporter les partis en lice seront très déterminantes dans le choix des électeurs.