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«Il n' y a pas de lutte de clans au sommet»
AHMED OUYAHIA CATEGORIQUE
Publié dans L'Expression le 13 - 03 - 2010

Le Premier ministre écarte toute crise de clans au sein du régime à la suite, notamment, des différents dossiers de corruption révélés ces derniers temps.
Ahmed Ouyahia fait taire la polémique. Le Premier ministre écarte toute crise de clans au sein du régime. «J'entends dire qu'il y a une bataille au sein du pouvoir. On parle d'une lutte de clans au sein du régime. Je confirme aujourd'hui, qu'il n'y a rien de cela», a déclaré le secrétaire général du RND qui s'exprimait également en sa qualité de Premier ministre. En effet, lors d'une conférence de presse tenue à Zéralda, à l'issue de la clôture des travaux de la 3e session ordinaire du conseil national du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia a longuement abordé l'actualité de la scène nationale caractérisée par les scandales de la corruption et les mouvements de protestation. Pour M.Ouyahia, les scandales de la corruption, révélés ces derniers temps, s'inscrivent dans le cadre de l'application de la loi. «Il y a une situation qui ressemble un peu à un pot-pourri à travers les différents commentaires. On raconte qu'il s'agit d'une lutte de clans au pouvoir. On crée une atmosphère à travers laquelle on veut faire croire à une situation de crise, alors qu'on ne fait qu'appliquer la loi», a-t-il expliqué. Et de préciser encore: «Je crois que dans un Etat de droit il y a des lois qui s'appliquent, laissons, donc, la justice faire son travail. Cette dernière dispose des droits souverains de décision». Le Premier ministre estime que «les résultats obtenus» à la faveur de cette campagne de lutte contre la corruption sont le fruit d'un combat mené par les appareils de la République et les directives du chef de l'Etat. Il souligne que cette dynamisation a donné des résultats satisfaisants. «Si le travail n'avait pas été fait, on n'aurait jamais eu vent» de ces dossiers de la corruption, a-t-il indiqué, en qualifiant ce phénomène «de crime que l'on combat». Pour étayer ses dires, il explique que pour mener à terme «cette opération, l'Etat n'a besoin de l'aide de personne. Les services n'ont qu' à faire leur boulot et la Justice fera le sien en toute indépendance». Interpellé sur les déclarations de patrimoine, le Premier ministre soulignera que «nous avons des institutions, chargées des déclarations du patrimoine. Pour les membres du gouvernement et les parlementaires, c'est la Cour suprême qui en est chargée. Les déclarations sur le patrimoine sont faites. C'est un dossier définitivement terminé». Et d'annoncer la nomination prochaine du directeur de l'Observatoire de la lutte contre la corruption sans pour cela avancer le moindre nom. «C'est une affaire de quelques semaines», a t-il révélé.
L'éducation, la santé et la force de la loi
Questionné sur la grève de l'éducation, Ahmed Ouyahia rejette la notion de «solution par la force». «La démocratie est encore jeune en Algérie. La pratique des libertés est en train de s'apprendre. Pour ce qui est de la solution par la force, je réponds que la Constitution garantit, certes, le droit de grève, mais elle mentionne que le droit à l'enseignement est un droit constitutionnel. Je réponds également par la décision de justice», qui a jugé illégale la grève. Pour étayer ses propos, le secrétaire général du RND citera deux pays qui veillent, par la force de loi, au respect de certains secteurs sensibles. «Un pays a mobilisé des soldats pour assurer la continuité du service public. Au Canada, une grève est condamnée à 5000 dollars. Pour la simple raison que dans ces pays, il y a la notion de service public.» Pour ce qui est du statut particulier de la Fonction publique, Ahmed Ouyahia annonce que ce dernier n'est pas «un costume sur mesure. Mais, c'est un statut qui doit répondre aux normes fixées par la loi. Je ne suis pas en train de chipoter et dire que les enseignants sont bien payés. Je ne fais que dire des réalités.» Quant à la grève paralysant le secteur de la santé, le Premier ministre qualifie, encore une autre fois, «d'anormale une grève qui dure plus de trois mois», avant d'accuser les médecins d‘«hypocrites» car, selon lui, les médecins mènent une grève pour soigner les malades dans des établissements privés. A ce sujet, il n'écarte pas la possibilité de licencier les médecins s'ils persistent dans leur logique de protestation. «Pour les travailleurs de l'éducation nous n'avons fait qu'appliquer la loi. Ce n'est pas une décision individuelle. Il viendra le jour où on appliquera la loi» aux médecins grévistes.
Ouyahia tire sur les partis
Au plan politique, Ahmed Ouyahia a écarté l'existence de conflit au sein de l'Alliance présidentielle. «Nous faisons chemin ensemble dans un cadre bien déterminé qui est le soutien au programme du chef de l'Etat. L'Alliance est un avion qui vole, cela fait sept ans qu'il vole et qu'on annonce son crash, mais il n' a pas chuté. L'Alliance présidentielle se porte bien.» Ce langage «diplomatique» n'a pas empêché M.Ouyahia de tirer à boulets rouges sur certaines formations politiques, notamment ses alliés de la coalition, qui ont reçu et apporté leur soutien aux grévistes. Il estime que cette tâche n'est pas la mission des partis politiques. «Le RND ne fait pas dans l'exploitation de situation. C'est un tort peut-être, mais notre parti ne mange pas de cette viande. On refuse de se faire une crédibilité et une popularité sur le dos de la République», a t-il lancé en direction des autres chefs de parti auxquels il fait rappeler qu'il «y a un ministre de la Santé» qui est le premier responsable du secteur. Evoquant le pacte politique contracté avec le Parti des travailleurs, Ahmed Ouyahia soulignera: «Nous ne sommes pas les seuls à faire ce genre d'alliances. Mais nous, nous avons le mérite de le faire en toute clarté et par écrit.» Le différend avec les autres formations, le FLN, notamment, est de taille.
Le FMI n'a plus d'oukase à donner
Apostrophé sur un éventuel retour du crédit à la consommation, Ahmed Ouyahia affirme que l'Algérie ne renoncera pas à sa politique économique qui s'inscrit dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. «Nous n'avons plus d'oukase à recevoir. Je le dis, en ma qualité de Premier ministre, il n'y aura ni reprise du crédit à la consommation ni annulation du crédit documentaire. Ceux qui veulent travailler, qu'ils travaillent selon les lois algériennes», a t-il dit. Et d'avertir: «L'Algérie d'aujourd'hui n'est plus celle des années 90. Aucun cadeau ne nous sera fait. C'est un monde glacial.» Sur le même volet, le Premier ministre s'est penché sur la lutte contre la spéculation. Il révèle qu'il y a un projet de texte qui sera soumis au Parlement. «Nous avons un ballet de textes, car une remise en ordre est nécessaire.» A propos des dispositions prises pour le Ramadhan, M.Ouyahia a fait savoir que l'Algérie importera 10.000 tonnes de viande fraîche et 10.000 tonnes de viande congelée ainsi qu'un millier de tonnes de citron. «Nous n'avons pas une double âme, pas un double comportement. Nous ne sommes pas en train de nous battre pour réduire la facture de l'importation pour aller avec un grand plaisir à l'importation», a-t-il ajouté. Et d'expliquer ce fait par l'égoïsme de «notre souk». «Notre souk est fait d'égoïsme. Nos éleveurs, dans une situation de faillite, ont trouvé l'Etat à leurs côtés, mais lorsqu'il y a eu une meilleure situation ils ont fait flamber les prix. C'est un pis-aller.» Le Premier ministre a fait savoir, également, que l'Algérie sera prioritaire pour racheter Orascom dans le cas où ses responsables souhaiteraient la céder. «Toute vente à un autre opérateur étranger sera annulée.»
Il faut arrêter la surenchère politique
Sur l'avant-projet de loi criminalisant le colonialisme, le patron du RND a vilipendé les initiateurs,-députés du FLN-, de ce texte. Ahmed Ouyahia s'est interrogé sur «le réveil subitement» de ses initiateurs. «Les initiateurs du projet sont-ils plus conscients que les différents présidents qui ont succédé à la tête du pays? Ces derniers étaient-ils moins conscients que les initiateurs du projet? Etaient-ils endormis? Les initiateurs du projets sont-ils plus conscients?», s'est-il interrogé. Et d'appeler les députés «d'arrêter leurs surenchères; où étaient ces gens lors de l'adoption de la loi du 23 février? Il a fallu attendre la réaction du président de la République pour que le reste suive.»
En ce qui concerne la scène nationale, le Premier ministre a évoqué aussi bien le volet politique que les volets économique, social et sécuritaire. Concernant les questions internationales liées à l'Algérie, M.Ouyahia est revenu sur les relations avec la France et le Mali. D'emblée, le conférencier a laissé entendre que l'Algérie est ciblée de l'extérieur. Il a qualifié d'anormaux les mouvements de protestation qui coïncident avec «les tirs» de la France qui déterre le dossier «des moines de Tibhirine et la fameuse liste noire».
Paris, Bamako et Le Pen
Les relations algéro-françaises ont été évoquées à cette occasion. En guise de réponse au ministre français des Affaires étrangères, qui a remis en question le patriotisme de la génération post-indépendance, Ahmed Ouyahia a tenu à rappeler au chef de la diplomatie française: «Je fais partie de la génération post-indépendance. Ma position concernant le message de Novembre et mon patriotisme sont ceux que partagent les générations que je dépasse de 20 à 30 ans.» Ahmed Ouyahia a réitéré que la France est appelée à se repentir de ses crimes commis en Algérie. «Il y a la question de mémoire qui doit faire objet de reconnaissance de la part de la France. Il y a, également, la question de l'égalité dans les relations. Je parle des intérêts», a-t-il résumé.
A propos du rappel de l'ambassadeur d'Algerie au Mali après que ce pays ait libéré, sous pression de Paris, les terroristes recherchés par Alger, le Premier ministre a eu cette explication. «Ne pensez pas que nous sommes entrés en guerre contre le Mali qui est un pays avec lequel nous avons des relations très anciennes, très importantes, à commencer par le voisinage. Le problème avec le Mali, est le fait que deux terroristes arrêtés par ce pays et qui ont été demandés par l'Algérie, ont été libérés. Le Mali a signé une convention de coopération judiciaire avec l'Algérie sur cette question. Malheureusement, nous n'avons pas eu de réponse comme promis. C'est pour cela que le Mali s'est trouvé dans cette situation. Maintenant, pourquoi l'Algérie n'a pas réagi à l'égard de la France, je dirais qu'il ne faut pas penser que les affaires internationales sont des affaires de coquetterie ou une affaire de comparaison de situations».
La dernière question à laquelle le Premier ministre a répondu est liée aux affiches à scandale placardées par le leader de l'extrême droite en France, Jean-Marie Le Pen.
«Il ne faut pas s'en étonner. Qu'attendez-vous de plus d'un criminel et d'un tortionnaire? C'était un ancien officier de l'armée française en Algérie qui se trouve aujourd'hui dans une situation de rejet par les siens. Vous croyez qu'il y de quoi être scandalisé?», s'est-il encore interrogé. Pour conclure, Ahmed Ouyahia estime qu'on doit se faire respecter entre nous et imposer notre respect aux autres, car «le monde est impitoyable. Il ne fait pas de cadeau. N'attendez de cadeau de personne».


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