Terrorisme et crime organisé. Les voisins de l'Algérie entendent donner un coup de frein à la prolifération de ces fléaux. Une conférence ministérielle de coordination des pays de la région sahélo-saharienne se tiendra ce mardi à Alger. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Outre l'Algérie, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, de la Libye, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad prendront part à cette rencontre. «La conférence sera consacrée à une évaluation de la situation qui prévaut dans la région, en particulier sous l'angle de la recrudescence des actes terroristes et de la menace que représente ce fléau et ses connexions avec le crime transnational organisé et les trafics de tous genres, sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région», précise le ministère. Elle permettra également aux pays participants d'«examiner et arrêter les mesures, au plan bilatéral et régional, pour éradiquer ce fléau ainsi que les voies et moyens de la relance du développement économique au profit des populations de cette région», a-t-on ajouté de même source. Cette rencontre intervient quelques jours après la libération d'un otage français détenu au nord du Mali, ce qui a conduit l'Algérie à rappeler son ambassadeur pour consultation, comme l'a fait également la Mauritanie. Les menaces sur la sécurité handicapent même le développement. C'est ce qu'a déclaré hier le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel. ll a indiqué qu'il ne peut pas y avoir de développement dans la région sahélo-saharienne sans sécurité. Pour qu'il y ait démocratie et développement, les questions sécuritaires demeurent prioritaires et l'une ne va pas sans l'autre, a-t-il souligné. Lors de sa déclaration à la Chaîne III, il a précisé que cette réunion traitera de deux thèmes majeurs se rapportant à la sécurité et au développement. Il a minimisé l'impact de la libération de l'otage par le Mali. De bonnes relations politiques sont entretenues par l'Algérie avec les pays de la région sahélo-saharienne sans exception, dit-il en insistant sur le principe de non-ingérence de l'Algérie dans les affaires intérieures des Etats. Le ministre admet qu'il est évident que chaque pays a sa propre démarche et que l'Algérie l'accompagne quand elle estime que sa démarche entre dans la logique et la doctrine locale en matière de démocratisation des régimes, a encore souligné le ministre. Démocratie, sécurité et développement sont ainsi inséparables et c'est au nom de ces principes que l'Algérie a condamné les changements anticonstitutionnels intervenus en Mauritanie et au Niger. M.Messahel a aussi fait référence à la coopération avec le Mali et le Niger grâce aux comités transfrontaliers. Avec le Mali, il y a un plan biannuel de 10 millions de dollars destiné à l'eau (forages), la santé et la formation professionnelle dans le but de prendre en charge le développement local. Il y a des perspectives économiques, mais il faut que la stabilité revienne dans la région et c'est dans cet esprit que se tient la conférence ministérielle de coordination des pays de la région sahélo-saharienne, d'Alger, de ce mardi, a-t-il encore précisé.