Le ministère des Affaires étrangères annonce la tenue cette semaine à Alger d'une conférence ministérielle des pays de la région sahélo-saharienne sur la sécurité, le développement et la démocratie. «Il ne peut pas y avoir de développement dans la région sahélo-saharienne sans sécurité» et «pour qu'il y ait démocratie et développement, les questions sécuritaires demeurent prioritaires et l'un ne va pas sans l'autre», déclare Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Ces rappels à quelques heures d'une conférence ministérielle de coordination des pays de la région sahélo-saharienne (Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Libye et Tchad) qui se tiendra mardi à Alger, pays avec lesquels l'Algérie entretient «sans exception» de «bonnes relations politiques» et s'interdit «toute ingérence dans leurs affaires intérieures», sonnent comme une mise au net à certains pays qui encouragent ouvertement le terrorisme dans la région par le paiement des rançons et laissent entendre qu'ils pourraient «créer un dispositif de sécurité» pour anéantir l'influence d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, notamment le phénomène de prise d'otages. Le 21 janvier dernier, les ministres de l'Intérieur de France, d'Espagne et des Etats-Unis se sont retrouvés à Madrid pour plancher sur «la création d'un appareil sécuritaire» dont la mission sera «d'assurer la sécurité dans la région du Sahel et d'intervenir militairement contre les groupes terroristes». Dire que la France a osé classer l'Algérie qui lutte contre ce fléau depuis les années 90, comme un pays exportateur du terrorisme ! Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cette conférence qui sera consacrée «à une évaluation de la situation qui prévaut dans la région, en particulier sous l'angle de la recrudescence des actes terroristes et de la menace que représente ce fléau et ses connexions avec le crime transnational organisé et les trafics de tous genres, sur la paix, la sécurité et la stabilité de la région» doit permettre aux pays participants d'«examiner et arrêter les mesures, aux plans bilatéral et régional, pour éradiquer ce fléau ainsi que les voies et moyens de la relance du développement économique au profit des populations de cette région». Rappelons que l'Algérie accompagne ces pays dans des projets économiques réels (eau, santé, formation) et la transsaharienne, une route allant d'Alger à Lagos (Nigeria) en passant par le Niger.