En présence de ses partenaires de l'Alliance présidentielle et de représentants des partis politiques étrangers, le SG a voulu assurer que le FLN est toujours leader et occupe une place prépondérante sur l'échiquier national. La tenue du 9e congrès ordinaire, hier, date symbolique du cessez-le-feu, n'était pas un fait du hasard. Le secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem, n'a pas été par trente-six chemins pour l'expliquer. «Le rapport entre le 19 mars et le congrès est un lien historique qui marque la continuité», a-t-il déclaré en préambule, devant une importante assistance dont de nombreuses personnalités politiques. Sans aller avec le dos de la cuillère, M.Belkhadem a insisté sur le devoir de mémoire tout en rappelant au passage les crimes commis par le colonialisme français durant 132 ans. «Nous dénonçons ceux qui manifestent de la haine pour notre pays», a-t-il martelé sur un ton dur. Et de revendiquer: «Nous exigeons des excuses de la France.» Une déclaration qui a provoqué un tonnerre d'applaudissements. Toute l'assistance s'est levée pour saluer cette revendication. Certes, ce n'est pas la première fois que le FLN évoque le devoir de mémoire, mais le contexte actuel marqué par le refroidissement des relations entre Alger et Paris, donne une autre connotation à cette revendication. En mettant en avant-propos ce sujet, le FLN voulait transmettre un message fort à l'Elysée lui réaffirmant que l'Algérie ne cèdera pas sur ce point. Alors que Paris affiche son refus de demander des excuses, Alger maintient sa revendication. M.Belkhadem plaide pour la réciprocité dans les relations entre les deux pays. Dans son discours, il n'a pas omis de soulever la question de la liste noire plaçant l'Algérie parmi les pays à hauts risques terroristes et dont les ressortissants seront traités de manière discriminatoire dans les aéroports français. «C'est une autre facette de la stratégie de mainmise que veulent appliquer les pays puissants», a-t-il expliqué en réitérant l'application du principe de la réciprocité. Sur la situation interne du parti, le secrétaire général s'est montré rassurant, notamment sur la crise qui a secoué sa formation. «Il n'était pas facile de conserver l'unité et de rassembler les rangs du parti», a-t-il reconnu. Selon lui, si le FLN a réussi à réunir toute sa famille autour du congrès, ce n'est pas par hasard. Cette réunification est le fruit d'un grand effort déployé par des militants fidèles et de l'esprit de dialogue et de concertation prôné par la direction. «Le 8e congrès réunificateur nous a permis de corriger nos erreurs sans complexe et d'adopter la voie de la sagesse», a-t-il tenu à souligner. Pour lui, la preuve: nous en sommes au 9e congrès qui marque une étape importante dans le parcours du parti. «C'est une étape pour le renouvellement réel du parti», a-t-il encore affirmé en précisant que le 9e congrès donne un nouvel élan au parti, qui lui permettra d'arracher plus d'acquis et de rester un parti puissant sur la scène politique nationale. Faisant dans la démonstration de force, M.Belkhadem a mis en exergue les différentes évolutions enregistrées sur les plans social, économique et politique. M.Belkhadem énumère alors les chantiers ouverts par le parti et qui sont aujourd'hui concrétisés sur le terrain. L'augmentation des salaires et le statut de la Fonction publique, le statut du moudjahid, la révision de la Constitution, la Réconciliation nationale. Ce sont autant d'initiatives que le FLN a eu la primauté de soutenir avant d'être adoptées par d'autres formations et la société civile. Ce n'est pas sans raison que M.Belkhadem a tenu à mettre en valeur le poids du parti. En présence de ses partenaires de l'Alliance présidentielle et de différents représentants des partis politiques étrangers, le secrétaire général a voulu assurer que le FLN est toujours leader et occupe une place prépondérante sur l'échiquier national. «Nous sommes très à l'aise dans nos affaires», a-t-il exprimé avec soulagement. M.Belkhadem a réitéré les positions de son parti concernant la question du Sahara occidental et de la Palestine. Profitant de la présence des représentant du Fatah et du Hamas, M.Belkhadem a appelé à la réconciliation et à mettre en priorité l'intérêt de la Palestine. Enfin, il y a lieu de souligner que le complexe sportif Mohammed-Boudiaf a changé de visage. Peint aux couleurs du drapeau national, le complexe a eu un public d'un autre genre. Des personnalités politiques dont l'ex-président de la République, Chadli Bendjedid, et d'anciens responsables ont assisté à l'ouverture des travaux de ce 9e congrès. Plusieurs délégations étrangères de partis politiques ont également asisté à ce rendez-vous. Le congrès, qui s'étalera sur trois jours, va revoir l'architecture organique du parti. De nouvelles têtes seront probablement désignées aux commandes du parti.