La sécurité de la navigation maritime en Méditerranée fait l'objet d'une collaboration entre l'Algérie et la France. Les craintes se font de plus en plus grandes d'assister à une catastrophe en mer au large des côtes des pays méditerranéens. C'est le vice-amiral d'escadre, Yann Tainguy, commandant de la zone maritime Méditerranée, stationnée à Toulon, en France, qui tire la sonnette d'alarme. Il a animé une conférence de presse, mercredi dernier, à Alger à l'issue d'un exercice commun baptisé «Raïs Hamidou 10». Les manoeuvres s'inscrivent dans le cadre d'un programme de coopération bilatérale tracé par l'Armée nationale populaire et l'Armée française. La frégate française Germinal et le bâtiment de débarquement et de soutien logistique algérien Kalâat Beni Hammad ont participé à l'exercice qui a débuté le 2 mars à Toulon et qui a été entrecoupé par une escale à Oran. Lors de la conférence de presse animée à bord de la frégate française, le vice-amiral a identifié les autres risques et menaces qui planent en Méditerranée. L'émigration clandestine, le trafic de drogue, le terrorisme et la pollution sont cités dans ce cadre. Mais si un bateau de croisière fait face à des difficultés, les conséquences seraient dramatiques. Pour se préparer à des opérations de sauvetage, un accord a été signé avec la direction des gardes-côtes en présence de son premier responsable, le général Rachid Bensaci. Il s'agit aussi, à travers cet accord, de faciliter les échanges d'informations.Un poste de commandement conjoint est déjà opérationnel à Sidi Fredj pour coordonner les actions entre les deux marines. Depuis cinq ans que cette coopération a été instituée, il n'y a jamais de besoin d'intervention, dit le vice-amiral. Cela relève presque du miracle lorsqu'on sait que presque 80% de l'économie mondiale dépend du trafic en Méditerranée. Des moyens de transport de toutes sortes empruntent le détroit de Gibraltar et le canal de Suez. C'est ce qu'a signalé le lieutenant-colonel Slimane Deffari, chargé de la communication à la Marine nationale, qui a assisté à la conférence de presse. Les responsables de la marine française et algérienne sont d'accord pour dire que leurs relations sont excellentes. Les exercices communs ne s'arrêtent d'ailleurs pas à leur forme bilatérale. Même dans le cadre de l'initiative des 5+5, des manoeuvres de ce genre sont programmées.Le vice-amiral d'escadre, Yann Tainguy, a expliqué que l'exercice s'est déroulé dans de bonnes conditions. Cela a été facilité par le fait que les équipages se comprennent et utilisent les mêmes procédures. Il a ajouté que la coopération entre les marines algérienne et française fonctionne bien et qu'elle est tout à fait nécessaire. L'officier français a expliqué qu'il n'existe pas de nation en mesure de traiter seule les menaces auxquelles fait face la Méditerranée et qu'il est impératif que les pays riverains s'entraident pour être plus efficaces. La conférence de presse a été révélatrice des quelques détails intéressants. Sur le plan personnel, le vice-amiral nous a appris qu'il était né à Alger en 1955. Sur le plan opérationnel, c'est l'hélicoptère à bord de la frégate qui a été victime d'une avarie. Il a fallu mettre à profit l'escale d'Oran pour procéder aux réparations.