Le risque terroriste en Méditerranée existe bel et bien et sous différentes formes. La coopération militaire entre l'Algérie et la France prend l'élan des efforts politiques entrepris depuis quelques mois par les dirigeants et les responsables des deux pays. Hier, au port d'Alger, le vice-amiral d'escadre français, Jean-Marie Huffel, également commandant de la zone maritime Méditerranée, a parlé, dans une conférence de presse tenue à bord de la frégate Montcalm qu'il commande, d'une coopération renforcée qui connaîtra son point d'orgue avec la mise en place, dans l'avenir, d'un système de sécurité maritime. Autrement dit, un organisme qui aura pour mission, entre autres, de coordonner les efforts des deux pays en matière de lutte antiterroriste. Car, selon lui, le risque terroriste en Méditerranée existe bel et bien et sous différentes formes dont, le rapt des navires, la prise de contrôle des bateaux de voyageurs et mettre par conséquent la vie de ces derniers en danger, le transport des armes et divers types de matériel...Ce sont là, poursuit M.Huffel, des éléments à prendre en compte bien que jusqu'ici, dit-il, aucune action terroriste n'est venue perturber la quiétude méditerranéenne depuis plusieurs années. L'Algérie, de l'avis du «marin» français, a eu à affronter ce phénomène -le terrorisme- et c'est dans ce cadre que s'explique cette détermination à renforcer de plus en plus les relations entres les forces navales des deux pays. Toutefois, «c'est une mission difficile et complexe parce qu'elle touche de très près la liberté de navigation dans la région», a-t-il reconnu. Ce n'est pas tout: la volonté des deux pays, sinon des deux armées, est aussi de permettre un système de protection de l'environnement en haute Méditerranée. L'objectif, explique le conférencier, est de réduire au maximum les risques des grandes catastrophes industrielles, notamment l'échouement des navires de pétrole. C'est là, ajoute le vice-amiral, le signe de la détermination des deux pays à aller très vite dans la concrétisation sur le terrain des résolutions prises dans le cadre de la dernière réunion des 5+5. Présents depuis hier à Alger, les responsables de la frégate française entameront, dès aujourd'hui, le premier exercice algéro-français de surveillance et de sécurité maritimes. Il s'agit d'une action qui s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale. L'exercice a été baptisé «Raïs Hamidou», il se déroulera pour la première fois au large des côtes algériennes du 21 au 26 mai, entre les unités des marines algérienne et française. Il convient de rappeler que le détachement de la marine française a fait escale, hier, au port d'Alger, dans le cadre de l'échange des visites entre les marines algérienne et française. Conduit par le capitaine de vaisseau, le colonel Luzarsche, le détachement de la marine française a été accueilli au port d'Alger par le colonel Abdelmalek Abbad, commandant de la base navale d'Alger et des officiers des forces navales. L'escale de ce détachement, qui compte la frégate anti-sous-marine «Montcalm» et son hélicoptère «Lynx» embarqué, le patrouilleur de service public «Grèbe» et l'avion de patrouille maritime Atlantique 2, s'inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale entre les unités des marines algérienne et française.