Le secrétaire général de l'ONU a entamé ce week-end une tournée au Proche-Orient lors de laquelle il visitera successivement la Cisjordanie occupée, Ghaza et Israël. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a assuré hier l'Autorité palestinienne du «soutien ferme» du Quartette pour le Proche-Orient en faveur de la création d'un Etat palestinien «viable et indépendant». «Nous soutenons fermement vos efforts afin d'établir un Etat palestinien indépendant et viable», a affirmé le chef de l'ONU à Ramallah, en Cisjordanie occupée, lors d'une rencontre avec le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad. «J'ai pu voir de mes propres yeux les restrictions qui pèsent sur les Palestiniens. Même sur votre territoire, vous n'êtes pas en mesure de développer ou même maintenir une vie économique normale», a déploré M.Ban. Il avait observé auparavant, en compagnie de M.Fayyad, une autoroute israélienne, le mur de séparation entre le secteur oriental occupé de Jérusalem et le reste de la Cisjordanie, ainsi qu'une colonie jouxtant la région autonome palestinienne de Ramallah. M.Ban a souligné que le Quartette (ONU, Etats-Unis, UE, Russie), avait adressé vendredi un «message clair et fort» en condamnant la colonisation israélienne. «Nous condamnons fermement, au nom du Quartette, les récentes mesures israéliennes en vue d'établir 1600 unités de logements dans une colonie» de Jérusalem-Est occupée, a réaffirmé M.Ban. «Toutes les activités de colonisation sont illégales n'importe où dans les territoires occupés et cela doit cesser», a-t-il rappelé. «Il faut démarrer les négociations», a-t-il plaidé. Le Quartette pour le Proche-Orient a appelé vendredi à la fin de la colonisation israélienne et réclamé un calendrier pour parvenir à un accord de paix dans les 24 mois. Les déclarations du Quartette «constituent d'importantes victoires politiques et reflètent les progrès que nous avons réalisés dans l'édification de nos institutions et l'instauration de l'état de droit», s'est félicité pour sa part M.Fayyad lors d'une conférence de presse conjointe. «Mais nous voulons que ces paroles se traduisent dans la réalité afin d'empêcher Israël d'envahir les zones» sous contrôle palestinien, qui s'étendent sur moins de 40% de la Cisjordanie, a averti M. Fayyad. Le Premier ministre palestinien, un ancien économiste, s'est donné pour objectif de bâtir d'ici la mi-2011 les fondations d'un Etat palestinien «viable et indépendant» -mots repris par M.Ban -, sans attendre l'issue d'éventuelles négociations avec Israël, gelées depuis plus d'un an. L'Autorité palestinienne a annoncé en novembre vouloir obtenir le soutien du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'une proclamation unilatérale de l'Etat palestinien, étant donné le blocage du processus de paix, une démarche à laquelle Israël est opposé. L'appel du Quartette à la fin de la colonisation a été rejeté par Israël. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a de nouveau exclu le gel de la colonisation à Jérusalem-Est occupée, secteur à majorité arabe dont l'annexion en 1967 n'est pas reconnue par la communauté internationale. Israël considère l'ensemble de la Ville Sainte comme sa capitale «indivisible et éternelle», tandis que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat. Le secrétaire général de l'ONU devait rencontrer dans la soirée d'hier à Jérusalem-Ouest le président israélien Shimon Peres. Il visitera aujourd'hui la bande de Ghaza, sous blocus israélien, avant de se rendre en Israël pour rencontrer le ministre de la Défense, Ehud Barak, puis le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, au moment où les Etats-Unis s'efforcent de relancer le processus de paix via leur médiateur George Mitchell, attendu ce week-end dans la région.