Dans le cadre de son programme de lutte contre la désertification, le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), de concert avec l'Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) et la coopération internationale de l'université d'Amsterdam, a organisé avant-hier un atelier de restitution. A travers un film documentaire, les participants ont découvert comment, en initiant des projets de lutte contre la désertification dans certaines localités, on peut participer au développement économique, social de ces dernières. Ces différentes initiatives devraient permettre de changer la perception actuelle tendant à sous-estimer les impacts des investissements en matière de gestion naturelle mais également inspirer de nouvelles politiques et stratégies pour la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. En partageant les résultats de ces différentes initiatives avec les participants à cette rencontre, " nous osons espérer que ces entreprises vont être élargies pour que puisse émerger une agriculture saine, compétitive et durable ", Et d'ajouter qu'il devient de plus en plus pressent " "d'inverser les tendances actuelles de la dégradation des ressources naturelles si nous voulons réaliser les OMD . La gestion concertée des ressources en eau partagées, volet sur lequel intervient l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), constitue un enjeu hautement stratégique en étroite liaison avec les questions de lutte contre la désertification et d'atténuation des effets de la sécheresse". L'OSS, à laquelle l'Algérie a adhéré en 2000, regroupe 22 pays africains et cinq pays du Nord (Allemagne, Canada, Italie, France et Suisse).Cette organisation, dont les missions s'exercent dans les zones arides et semi-arides, a pour vocation d'appuyer les membres pour produire, gérer, partager et diffuser l'information utile à la gestion des ressources hydriques. Cela étant, la région du Sahel est très vulnérable dans son environnement et dans la gestion de ses ressources en eau. En Afrique circum-sahararienne, les préoccupations environnementales sont nombreuses. Selon les données fournies par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, devant les experts africains réunis à Alger, la désertification concerne aujourd'hui plus de 100 pays à travers le monde et près d'un milliard d'habitants. L'Afrique est cependant le continent le plus affecté : "deux tiers de sa superficie en sont touchés", a-t-il souligné. "En Algérie, a-t-il poursuivi, la désertification affecte principalement les régions pré-sahariennes qui représentent plus de 60% des terres productives du pays, qui servent de support à l'élevage d'un cheptel ovin à près de 18 millions de têtes et abrite plus de 4 millions d'habitants." "Face à ce processus complexe qui touche aussi bien le milieu naturel que la population, l'intervention doit être globale et intégrée", a estimé le ministre dans une rencontre organisée vendredi à l'ouverture de la de la 9e session du comité d'orientation stratégique de l'Observatoire du Sahara et du Sahel, regrettant que "des programmes régionaux soient souvent mis en œuvre par certains pays qui ont élaboré une stratégie de lutte contre la désertification, mais les résultats n'ont pas été à la hauteur des espérances". L'un des programmes importants menés dans la région sous la coordination de l'OSS est celui relatif à l'évaluation et à la gestion du système aquifère du Sahara septentrional (SASS). Le SASS, partagé par l'Algérie, la Tunisie et la Libye, renferme des réserves d'eau considérables, qui sont, cependant, peu renouvelables et ne sont pas exploitables en totalité.