La pression anthropique sur les ressources naturelles ne fait qu'accentuer la dégradation des sols et, partant, accélère les phénomènes d'érosion. D'importants programmes d'aménagement ont été retenus pour le traitement de cinq bassins versants. Les respon-sables du secteur, qui font de cette action une «préoccupation majeure», ont souligné «l'importance et l'opportunité» de l'opération qui vise à «stabiliser les terres soumises à l'érosion en vue de diminuer les risques d'envasement des barrages situés en aval». Nonobstant les efforts déployés et les moyens mis en place, les réalisations demeurent encore «en deçà des besoins» et la pression anthropique sur les ressources naturelles ne fait qu'accentuer la dégradation des sols et, partant, accélère les phénomènes d'érosion. Les sites concernés par ces opérations d'aménagement et de traitement sont ceux d'Irdjana, de Tabellout, de Boussiaba, de Bouadjoul et partiellement, celui de Beni Haroun, situés dans des zones constituées de montagnes où le ruissellement est important. S'agissant du bassin versant d'Irdjana, dans la daïra d'El Ancer où seront lancés en 2011 des travaux de construction d'un barrage de 120 millions de m3, la superficie à traiter s'étend sur 235 km². Selon les responsables des forêts, ce bassin nécessite des interventions antiérosion de divers types malgré la présence d'une bonne couverture végétale. La plupart des zones à aménager demandent la confection de seuils en gabions, des murettes et des travaux de correction torrentielle. Il est également recommandé la plantation de haies vives, d'arbres fruitiers, d'opuntias ainsi que des reboisements. Pour ce qui est du site de Tabellout, où le lancement des travaux de réalisation d'un barrage a été récemment effectué par le ministre des Ressources en eau, il couvre sept communes, en l'occurrence Djimla, Beni Yadjis, Texenna, Erraguène, Selma, Ziama-Mansouriah et Oudjana ainsi que d'importantes zones relevant de deux wilayas limitrophes (Mila et Sétif). En amont de ce futur ouvrage, se trouve le barrage d'Erraguène dont 30% des eaux se jettent dans le bassin versant. En cours de réalisation, un système de transfert est prévu entre les deux ouvrages ainsi que celui de la retenue de Draâ Eddis, dans la région d'El Eulma (Sétif). Concernant le bassin versant de Boussiaba (El Milia), dont le barrage a été dernièrement mis en eau, le site sera traité sur une superficie de 391,5 km². A propos du bassin versant de Bouadjoul où un barrage, aujourd'hui au stade des études, est également prévu, le site, localisé dans la région comprise entre El Ancer et El Milia, s'étend sur une superficie de 23,9 km². Enfin, le bassin versant du grand barrage de Beni Haroun, le site, d'une surface de 62 km² dans la wilaya de Jijel, est concerné par une action d'aménagement et le traitement dont l'enjeu est considéré comme «majeur» dans la mesure où il vise à favoriser la régularisation et la préservation des eaux à leur source, tant sur le plan de la quantité que de la qualité, par le biais d'une gestion conservatoire des sols à l'amont.