La France, avec un parc automobile de 37 millions de véhicules, n'enregistre que 4 600 morts par an. «Le facteur humain est responsable de 90% des accidents de la route, qui causent la mort de 4 500 personnes annuellement.» Ce constat sans appel figure dans la lecture détaillée d'une étude faite hier à l'université de Bouzaréah (Alger) par le directeur du Laboratoire de prévention et d'ergonomie, Hammou Boudrifa. Les résultats de cette étude sur «les motivations et les facteurs qui influencent le comportement des usagers de la route» soutenue par un nombre de photos descriptives, organisée par le Conseil national de prévention et de sécurité routières (Cnpsr), ont été présentés hier matin au ministre des Transports, Amar Tou et au représentant du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en la personne de Abdelkader Hani, recteur de l'université de Bouzaréah. Cette journée d'étude a été l'occasion de présenter les résultats de ladite étude spéciale, commandée par le Cnpsr au Laboratoire de prévention et d'ergonomie. De ce travail il ressort, entre autres, que ce comportement hautement négatif, prend sa source dans «l'égoïsme individuel, la haute confiance en soi, l'entêtement, le défi, le mépris...» Dans son intervention, le ministre des Transports, Amar Tou, a révélé quelques chiffres qui donnent froid dans le dos. Ainsi, a-t-il rappelé, «4500 morts en moyenne par an sont dénombrés sur nos routes» précisant qu'il y a eu «4607 en 2009 et 4428 en 2008». Etablissant un constat comparatif avec d'autres pays, il a regretté que «la France dont le parc automobile s'élève à 37 millions de véhicules, enregistre 4600 morts par an, alors qu'en Algérie, qui compte à peine quelque 5,8 millions de voitures, toutes catégories confondues, on déplore le même nombre de décès». Donnant plus de précisions, il a ajouté que «la France ne déplore que 12 morts pour 100.000 véhicules, la Tunisie 70 pour 1,5 million de voitures environ et l'Algérie 82 morts pour 100.000 véhicules». Le ministre s'est toutefois félicité de la régression du nombre d'accidents depuis la mise en application de la nouvelle loi sur la circulation routière. Se livrant à un décompte plutôt macabre, il a déclaré que «1990 accidents ont été enregistrés en février dernier, causant la mort de 193 personnes, contre 2811 accidents advenus en février 2009 avec 272 morts, soit 79 de moins». Les chiffres communiqués indiquent par ailleurs, que «4280 blessés ont été dénombrés en février 2009 contre 2992 en février 2010, soit 30,9% de moins». Les résultats de cette journée permettront, selon Aïssa Naïli, commissaire divisionnaire à la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), «d'améliorer la sensibilisation des usagers de la route en tenant compte des spécificités des individus mentionnés dans l'étude». Cet officier de la sécurité routière au sein de la Dgsn a estimé en outre qu' «un code répressif en la matière n'est pas la solution, malgré l'application de la nouvelle réglementation qui s'applique aux automobilistes tout comme aux piétons qui sont fréquemment à l'origine d'accidents graves». Parmi les dispositions du nouveau Code de la route, précise le commissaire divisionnaire Naïli, figurent pour rappel, le permis de conduire (PC) à points qui sera instauré incessamment avec l'environnement adéquat comme les fichiers nationaux divers nécessaires, la rétention dissuasive du permis pendant 10 jours, pour permettre au contrevenant de s'acquitter de son amende, faute de quoi, il s'expose à une suspension de 2 mois et une amende forfaitaire majorée. Il a cité 4 degrés de contraventions allant de 2000 à 6000 dinars selon la gravité de la faute commise. En outre, la contravention est accompagnée de mesures administratives qui peuvent se traduire par la suspension du permis de conduire pour une durée de trois à six mois, a précisé Naïli. En attendant, le terrorisme routier continue de sévir sur nos routes.