Cette mesure constitue une première jamais observée nulle part dans le monde. De sources crédibles et proches de la commission politique de surveillance des élections, on apprend que le ministère vient de proroger de nouveau le délai de dépôt des dossiers de candidature. Cette prolongation, de 48 heures, expire donc aujourd'hui à minuit. Elle est la deuxième du genre puisque les partis en lice avaient déjà bénéficié d'une rallonge d'une semaine. Nos sources ajoutent, en exclusivité, que «le département ministériel de Yazid Zerhouni a permis aux partis non pas seulement de compléter les dossiers des candidatures déjà déposés, mais aussi et surtout de changer éventuellement certains noms sur les listes déjà déposées». Nos sources, ce disant, ne cessent d'insister sur «le caractère unique de cette démarche, jamais vue auparavant et qui dénote toute la volonté que mettent en oeuvre les pouvoirs publics afin que ce scrutin soit une totale réussite». Cette mesure, croit-on savoir, vise à combler les saignées intervenues chez certains partis politiques à la suite de la démission de certains de leurs candidats bien après le dépôt des listes et des dossiers. Sont notamment concernés par ces incidents, des partis comme le RND où la lutte pour la tête de liste fait rage, et le FFS où de nombreux militants ont été forcés, au dernier moment, de tirer leur révérence soit sous les pressions locales, soit à la suite d'incompréhensions entre les militants de base et le sommet du parti. On croit savoir, également, que cette mesure cherche à réparer «le dérapage» dont a été victime le FNA dont une soixantaine de listes, a affirmé vendredi son président Moussa Touati, a été rejetée alors même que le délai limite de dépôt des dossiers n'avait pas expiré. Moussa Touati, mais pour son esprit frondeur, connu aussi pour ses longues années de militantisme au sein de la Cnec, n'a rien moins décidé que de déposer une plainte en bonne et due forme contre le ministère de l'Intérieur. Une tache noire pour ces élections que les autorités feront tout pour effacer avant que ce premier dérapage n'aille encore plus loin. Ce parti, pour rappel, avait créé la surprise lors des législatives du 30 mai dernier en décrochant la bagatelle de 8 sièges au sein de la Chambre basse du Parlement algérien.